Boston n'est pas surnommé «America's Walking City» pour rien. Avec ses rues qui changent de nom à tout bout de champ et ses innombrables sens uniques, y conduire relève du supplice. Les Bostoniens l'ont compris, si bien qu'une ligne rouge sur le sol - un circuit nommé la Freedom Trail - permet de visiter la plupart des sites touristiques de la ville, à pied et à son propre rythme.

JOUR 19 h

Une fois sortis de l'hôtel, nous nous dirigeons à pied vers le Quincy Market, pour le petit-déjeuner. On trouve vraiment de quoi satisfaire tout le monde dans Faneuil Hall (prononcé «fan-youl»), un grand édifice de briques rouges datant de 1762.

10 h

On trouve la Freedom Trail (www.thefreedomtrail.org) et on se dirige vers le North End. Terminés en 2007, les travaux d'enterrement de l'Interstate 93 ont duré 16 ans et coûté 22 milliards. Le mégaprojet a redonné vie au quartier, jusque-là isolé du reste de la ville par l'autoroute.

Rapidement, nous arrivons au premier arrêt de notre parcours : la maison de Paul Revere, héros de la Révolution américaine. Même s'il est intéressant de la visiter pour mieux connaître la vie dans la colonie, nous sommes un peu déçus, en visitant la demeure datant du XVIIe siècle, d'apprendre qu'à peu près rien ne subsiste de l'époque. On visite aussi la Old North Church. Ce qui frappe, quand on entre dans cette petite église épiscopalienne bâtie en 1723, ce sont les bancs d'église, situés dans de petites cases fermées. À l'époque, chaque famille devait acheter son propre compartiment afin d'assister aux célébrations. C'est du haut du clocher de l'église que Revere fit allumer des lanternes, le 18 avril 1775, pour prévenir les Bostoniens de l'invasion britannique. Après être passés devant le cimetière Copp's Hill, nous flânons autour du TD Garden. Le quartier est tout neuf et les partisans affluaient, en cet après-midi de match de hockey. Qu'importe si les Bruins n'affrontaient pas le Canadien, quelques vendeurs de marchandise avaient des T-shirts aux mots peu élogieux pour nos Glorieux...

Photo: Philippe Orfali, collaboration spéciale

Le début de la Freedom Trail

13 h

Nous prenons le métro. Direction : la brasserie Sam Adams, dans le quartier populaire Jamaica Plains. Un dépliant promet une visite gratuite des installations de la brasserie, accompagnée d'une dégustation de trois bières avec, en prime, un verre gratuit. Un conseil : arrivez tôt. Après avoir pris notre billet, nous avons environ une heure d'attente avant la visite. Nous nous rendons donc au restaurant Bella Luna (www.milkywayjp.com), situé tout près, dans un édifice industriel. La visite de la brasserie n'a rien de bien spécial, mais l'introduction à l'art de déguster la bière plaira aux amateurs.

15 h 45

On prend à nouveau le métro, cette fois vers Back Bay, un quartier huppé où il fait bon se promener, prendre un verre ou faire les boutiques. À signaler : l'imposante bibliothèque publique de Boston, qui vaut la peine qu'on s'y aventure. Il faut absolument se promener sur la Commonwealth Avenue, un bel exemple d'architecture victorienne «townhouse» du début du XIXe siècle. Des centaines de ces maisons en rangées longent la promenade, scindée en deux par un grand parc.

20 h

Après être passés à l'hôtel pour reprendre des forces, nous nous dirigeons vers le South End de Boston. Pour souper, nous choisissons au hasard Pops Restaurant (www.popsrestaurant.net). Excellent choix. Nous finissons ensuite la soirée au Delux Café, un bar de quartier branché, tout ce qu'il y a de plus bostonien. Attention, fermé le dimanche...

Photo: Philippe Orfali, collaboration spéciale

Le Quincy Market

JOUR 2

9 h

Cambridge est le siège de la vénérable Université Harvard. À Harvard Square, on nous convainc de prendre part au «Hahhvahhd Tour», une visite guidée donnée gratuitement par des étudiants ultracaféinés. La tournée présente à la fois l'histoire de l'établissement et les légendes entourant les édifices et certains de ses illustres diplômés. N'hésitez pas à quitter le groupe à votre convenance, comme nous l'avons fait, pour aller nous promener. Le long de la rivière Charles, de magnifiques édifices de briques rouges datant du XIXe siècle font office de résidences universitaires.

13 h

De retour au centre-ville, nous mangeons au Blu (www.blurestaurant.com), un resto situé à une dizaine d'étages de hauteur, qui offre une belle vue du quartier financier.

Après, nous allons nous délier les jambes au Boston Common, l'un des plus anciens parcs urbains d'Amérique, avant de visiter le Massachusetts State House. La visite, gratuite, nous réserve quelques surprises : le gigantesque dôme de l'édifice est recouvert de feuilles d'or, «parce qu'on ne voulait pas qu'il verdisse comme la statue de la Liberté», indique la guide. Il y a aussi cette «morue sacrée», qui pend fièrement dans la Chambre des représentants, afin de rappeler l'importance de la pêche pour l'économie de l'État. L'objet a été dérobé par des étudiants d'Harvard, en 1933.

15 h

Situé tout près, Beacon Hill est le quartier résidentiel le plus opulent de la ville. Café en main, nous déambulons dans les rues bordées presque exclusivement des maisons de briques. On découvre, au détour d'un coin de rue, l'histoire du «Underground Railroad», un réseau clandestin qui a permis à près de 100 000 esclaves noirs de s'évader vers le Canada ou les États abolitionnistes.

Photo: Philippe Orfali, collaboration spéciale

Le campus de l'Université Harvard.

16 h

De retour devant la State House, nous empruntons la Freedom Trail jusqu'à l'hôtel. En chemin, nous nous arrêtons devant certains des joyaux de la ville : Park Street Church, puis King's Chapel et son cimetière lugubre, où repose notamment Benjamin Franklin. La piste nous emmène ensuite au Old South Meeting House, lieu du Boston Tea Party du 16 décembre 1773, puis au Old State House et au Old City Hall. Après tous ces édifices patrimoniaux, il est plutôt difficile d'apprécier l'inharmonieux hôtel de ville de Boston, bâti en 1969, sorte de gros bloc de béton aux allures de sous-marin...

18 h

Impossible de passer par Boston sans profiter d'un festin de fruits de mer. Chez Legal Sea Foods (www.legalseafoods.com), situé à côté de l'aquarium de Boston, notre serveur nous apprend que la chaîne n'achète ses fruits de mer que de pêcheurs locaux. Comme entrée, nous choisissons la chaudrée de palourdes, servie, nous dit-on, à chaque inauguration présidentielle depuis 1981.

20 h 30

Histoire de bien clore le voyage, nous décidons de faire la fête. Difficile de choisir où sortir à Boston, car les bars et discothèques sont dispersés à l'échelle de la ville. On décide finalement de rester dans le secteur du Quincy Market, où l'on trouve de tout pour tous, peu importe les goûts musicaux ou l'âge.

Se garer au centre-ville de Boston peut facilement coûter 50 $, voire 70 $ par jour. Décidés à ne pas payer cette somme, nous avons plutôt choisi de laisser notre voiture dans l'un des stationnements incitatifs du Massachusetts Bay Transportation Authority. Celui de la station Wellington, à une quinzaine de minutes du centre-ville sur la ligne orange, fait très bien l'affaire. Pour une quinzaine de dollars, nous avons ainsi pu garer notre auto, l'esprit - et le portefeuille - en paix pendant le week-end.

Photo: Philippe Orfali, collaboration spéciale

Le Boston Common et le State House