Tout juste après le jour de l'An, le transporteur américain United offrait un vol aller-retour entre Montréal et Maui, à la mi-juillet, pour 760 $, tout compris. L'an dernier, le même trajet vers l'archipel d'Hawaii, acheté au même moment, coûtait 1200 $. Et c'était bien avant la hausse des prix de l'essence.

La crise économique est-elle responsable de cette chute de prix? Devons-nous nous ruer de l'autre côté de la frontière? Oui, et non, croit Chris Roop, directeur du marketing chez Expédia Canada.

 

«C'est toujours une question d'offre et de demande, explique-t-il. Le fait que les Américains voyagent moins peut expliquer des prix plus bas, mais c'est peut-être aussi une question de circonstances. Maintenant qu'il fait très froid, les voyageurs pensent à leurs vacances et achètent plus, y compris pour l'été. Les prix vont peut-être changer.»

Le directeur ajoute que l'été, les Américains voyagent principalement aux États-Unis. Crise économique oblige, ils sont nombreux à prévoir des vacances à balconville en 2009. Des villes comme Las Vegas, New York et Chicago pourraient être affectées, prévoit M. Roop.

Entend-il lui-même profiter des occasions qui en découlent? «Je l'ai déjà fait. Au cours des derniers mois, je suis allé par plaisir en Floride, à Las Vegas et à Phoenix, dit-il. Évidemment, notre dollar est moins avantageux, mais les prix sont très intéressants.»

Les principales destinations américaines accusent une double défection: celle des vacanciers américains et celle des voyageurs d'affaires, qui se découvrent une passion soudaine pour les téléconférences.

La copropriétaire de Voyages Bergeron, Lyne Rose met toutefois les voyageurs québécois en garde contre les «recession deals» que proposent les hôteliers. «Il y a une part de marketing dans ces offres, affirme-t-elle. Les hôteliers ne sont pas prêts à donner leurs chambres, quand même. Ça peut être avantageux, mais pas tout le temps.»

D'après elle, les vraies aubaines se situeront au Mexique et en République dominicaine. «Depuis deux ans, on voit de plus en plus de Québécois partir l'été vers le Sud, constate-t-elle. Les prix y sont très bas cette année parce que les Américains n'y sont pas.»

Les Canadiens sont nombreux à profiter des tarifs réduits, que ce soit dans les destinations soleil ou aux États-Unis. Chris Roop soutient que les voyageurs assidus reconnaissent les aubaines entraînées par la crise, et ils en profitent. «L'Amérique du Nord est un bon choix cette année. Pour les voyageurs qui craignent la crise, un séjour d'un long week-end aux États-Unis reste une bonne option.»