Le marché du jeu vidéo en France est en bonne forme à la mi-année, confirmant l'engouement des joueurs pour la nouvelle génération de consoles, qui démarre plus rapidement que la dernière, selon une étude du Sell, syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs publiée mardi.

Les sorties successives fin 2013 de la Wii U (Nintendo), Xbox One (Microsoft) et PS4 (Sony), et des consoles portables de huitième génération, ont propulsé les ventes du secteur en hausse de 7% à la fin mai, pour un chiffre d'affaires total du secteur de 770 millions d'euros, selon ces estimations réalisées avec le cabinet GFK et présentées à l'IDEF (Interactive and Digital Entertainement Festival), le salon professionnel du jeu vidéo à Cannes.

«Ce début d'année confirme les espérances que l'on avait pour une année 2 après un renouvellement de console, c'est même un peu au-delà» souligne David Neichel, président du Sell à l'AFP.

Les joueurs les plus accros n'ont pas hésité à mettre le prix pour investir dans cette nouvelle génération de consoles, ce qui se traduit par une hausse «sans précédent» de 56% du chiffre d'affaires de la partie matériel (hardware) de ce segment (207 millions d'euros) dont 82% est réalisé par la génération huit. Le parc de ces nouvelles consoles, de salon et portables, est aujourd'hui de 4,1 millions dans les foyers français.

Philippe Cardon, Vice Président Europe de PlayStation voit «une nette accélération de l'installation de cette nouvelle génération de console par rapport à la précédente», au point que la demande a excédé les capacités de production de Sony sur les premiers mois de l'année.

Jean-Claude Ghinozzi, directeur retail de Microsoft France observe aussi une «croissance plus élevée que les attentes initiales» pour la Xbox One, même si, comme Sony, il ne dévoile pas de chiffres de ventes.

Nintendo devrait lui passer la barre des 3 millions de consoles portables 3DS vendues dans l'hexagone «dans quelques jours», et table sur des jeux comme Mario Kart 8 pour redresser les ventes de sa Wii U, dont le parc atteint 360.000 en France, selon Stephan Bole, directeur général de Nintendo France.

Les joueurs attendent les sorties 

Les ventes de logiciels de jeux (software) sont en revanche en repli (-4%) , un phénomène normal en début de cycle, souligne le Sell, mais elles devraient se redresser avec une série de sorties attendues à partir de septembre.

Les accessoires sont eux aussi en recul de 6% sur la période.

GFK prévoit un marché en hausse de 7% sur l'ensemble de l'année (matériel, logiciels sur supports physiques ou dématérialisés pour consoles comme PC, ainsi que les accessoires).

Bonne fin d'année en vue 

Sur la deuxième partie de l'année, «les consoles vont continuer à bien se vendre et les 'early adopters' (premiers acheteurs NDLR) vont chercher à avoir du software», souligne Jean-François Boone en charge du Panel loisirs interactifs & vidéo pour GFK.

GFK estime que la moitié des jeux qui se vendront cette année sont destinées aux consoles de génération huit.

Côté éditeur, John Parkes, directeur général d'Ubisoft France confirme de «très bonnes perspectives». Le groupe français, qui avec la sortie en mai de son jeu Watchdogs a réalisé le démarrage le plus fort pour une nouvelle marque de jeu vidéo estime que le software va surfer sur «une dynamique hardware extrèmement forte».

Ces tendances se vérifient ailleurs en Europe selon le Sell, qui souligne que le chiffre d'affaires de l'écosystème des consoles progresse de plus de 20% sur les 6 premiers mois de l'année, et de 67% pour le seul matériel.

«La France se rapproche du Royaume-Uni», premier marché européen en valeur pour les jeux vidéo, tandis que «l'Allemagne rattrape son retard à mesure que les joueurs basculent des PC vers les consoles», observe David Neichel.

La France est le pays d'Europe qui compte le plus de joueurs (29 millions) selon cette étude, alors que la part de production française sur ce marché a légèrement baissé depuis l'an dernier, pour atteindre 5%.