Avec Red Dead Redemption, Rockstar San Diego déserte le capharnaüm moderne de la ville de Grand Theft Auto pour les grandes étendues du Far West et la vie, pas si paisible que ça, de cowboy. Une entreprise déjà habilement réalisée avec Red Dead Revolver en 2004, mais qui, cette fois, surpasse toute attente.

Le scénario

Red Dead Redemption prend place au tournant du XXe siècle dans l'Ouest américain. Là où les territoires non affiliés aux États-Unis étaient encore régis par la loi du colt. L'ère industrielle n'est qu'à ses balbutiements et les politiciens ne valent guère mieux que les hors-la-loi qui parcourent le désert.

 

C'est dans ces contrées sauvages que l'on trouve John Marston, un héros débordant de charisme. Un ancien hors-la-loi maintenant devenu une vulgaire marionnette du gouvernement. Victime d'un chantage qui menace sa famille, il est obligé de prendre la route de l'Ouest afin d'éliminer ses anciens confrères de travail.

Voilà la toile de fond sur laquelle les concepteurs ont su intégrer une panoplie de sujets historiques. Ainsi, le joueur navigue dans un monde marqué par les difficiles relations entre Indiens et Américains, la révolution mexicaine, la rivalité entre l'Ouest et la bureaucratie de Washington, etc. Des sujets abordés avec sagacité et humour qui nous font rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun empreint d'un fort charisme et servi par une narration hors pair.

L'expérience de jeu

Les habitués du genre «bac à sable» ne seront pas dépaysés par Redemption. Les manoeuvres à exécuter restent les même que dans Grand Theft Auto VI. Seulement quelques améliorations viennent ajouter du plaisir au jeu. On remarque rapidement que le tir et les déplacements sont plus fluides et un peu plus précis. De plus, un dispositif pour ralentir le temps permet également de dégainer plus vite que son ombre et d'éliminer plusieurs ennemis à la fois.

Les missions principales ne se présentent pas en grand nombre, deux ou trois à la fois, question de ne pas perdre le fil de l'histoire. Mais des missions secondaires peuvent arriver sans crier gare et des dizaines de minijeux sont proposés. Dressage de chevaux, conduite de bétail, attaque de diligence, duel, vente d'élixir, poker, black jack, dés, chasse au hors-la-loi, voilà quelques-uns des clins d'oeil aux classiques du western parsemés dans le jeu. On propose même de sauver une femme en détresse ligotée sur une voie ferrée.

Chaque façon d'aborder les situations ou de nous comporter en société peut faire de nous un homme de loi ou un brigand. Rythmée comme une horloge, l'aventure est prenante tant elle semble réelle. On a même l'impression que le monde de Redemption évolue quand la console est éteinte. L'image de l'Ouest dépeinte par Rockstar est une image de liberté. Une liberté encore mal gérée, où la violence côtoie la splendeur des paysages.

Son et image

Le moteur graphique, déjà utilisé pour Grand Theft Auto IV, fait un travail de maître. Hormis quelques rares petits soucis techniques, l'univers foisonne de détails. Et la magistrale trame sonore donne au jeu une ambiance presque poétique.

Notre verdict

Difficile de le nier, Red Dead Redemption est le summum des jeux à saveurs western et ludique. Avec ses thèmes adultes sur fond de gangstérisme, il offre une expérience mature et de qualité rarement égalée dans le genre. Son aventure solo est des plus immersives et son mode multijoueurs, dont nous n'avons pu parler ici en détail, est comme la cerise sur le gâteau.

****1/2

Concepteur: Rockstar San Diego

Éditeur: Rockstar Games

Console: Xbox 360, PS3

Cote: 17 ans et "