Les États-Unis sont «préoccupés» par l'usage que ferait la Chine d'un nouvel outil de censure d'internet surnommé le «grand canon», qui permet d'attaquer des sites web.

«Nous sommes préoccupés par les informations selon lesquelles la Chine a utilisé une nouvelle cybercapacité qui interfère dans la capacité d'internautes du monde entier à avoir accès à des contenus hébergés à l'extérieur de la Chine», a indiqué vendredi le porte-parole du département d'État Jeff Rathke, en réponse à une question sur l'utilisation du «grand canon» par Pékin.

«Nous avons demandé aux autorités chinoises d'enquêter sur cette activité, et de nous fournir le résultat de leurs investigations», a-t-il indiqué.

Selon des chercheurs, la Chine renforcerait la censure d'internet au-delà de ses frontières, avec ce «grand canon», qui permet de mettre hors de service des sites internet et de l'aider à soutenir la célèbre stratégie du «grand pare-feu» («Great Firewall»), le système de surveillance et de censure d'internet de Pékin.

«Le ''grand canon'' n'est pas seulement une extension du ''grand pare-feu'', il s'agit d'un outil d'attaque distinct qui détourne le trafic» vers ou depuis une adresse IP individuelle, selon un rapport du Citizen Lab de l'Université de Toronto publié début avril.

Les chercheurs disent avoir trouvé «des preuves irréfutables que le gouvernement chinois utilise le ''grand canon''», ce que Pékin nie farouchement.

Vendredi, le porte-parole du département d'État a décrit la cyberattaque comme une opération permettant de «manipuler du trafic web international destiné à l'un des fournisseurs de services internet chinois», pour le «transformer en trafic malveillant dirigé vers des sites américains».