Le gouvernement fédéral du Canada souhaite adopter une nouvelle loi qui permettrait aux autorités policières du pays d'espionner les internautes canadiens sans autorisation judiciaire. C'est suffisant pour faire réagir l'organisme de défense des citoyens OpenMedia, qui a lancé une pétition en ligne pour s'opposer à cette mesure.

La nouvelle fait peu de bruit au Québec, mais dans l'ouest du pays, la réaction est vive face à un projet de loi qui comprend des mesures simplifiant la surveillance électronique par les autorités policières canadiennes. Ces mesures leur permettraient notamment d'obtenir des renseignements sur des clients précis des fournisseurs de services de télécommunication canadiens, et ce, sans ordonnance de la cour.

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L'organisme OpenMedia, de Vancouver, a lancé une pétition en ligne enjoignant la révision de cette loi afin qu'elle soit moins permissive. La pétition a recueilli à ce jour plus de 65 000 signatures. « C'est une loi envahissante, coûteuse et peu réfléchie », a déclaré plus tôt cette semaine Steve Anderson, porte-parole de l'organisme, à des médias locaux.

Ce que propose cette loi, selon M. Anderson, c'est de confier à la police un pouvoir comparable à celui d'ouvrir le courrier postal, d'épier les conversations au téléphone et de filer les sorties d'individus, mais sur internet, sans avoir à obtneir un mandat de la cour permettant le faire.

À Ottawa, le Parti vert a annoncé son appui à la campagne de dénonciation d'OpenMedia, qui a également publié des capsules vidéo à ce sujet sur son site web, alors que le NPD, de son côté, promet de se battre contre le projet de loi dénoncé par l'organisme.

Plus tôt cette année, l'organisme OpenMedia s'est fait un nom sur la scène fédérale en s'opposant à la décision du CRTC d'obliger les grands fournisseurs de services internet de facturer la bande passante qu'ils vendent à des fournisseurs indépendants selon le volume utilisé. OpenMedia s'est depuis positionné comme le défenseur d'un internet libre et ouvert au Canada, concept qu'il juge menacé par le projet de loi du gouvernement fédéral.