Le gouvernement afghan a indiqué mercredi avoir ordonné le blocage du site de visionnage de vidéos Youtube dans le pays pour empêcher la diffusion d'un film très polémique et hostile à l'islam.

«Nous avons reçu des instructions du ministère de l'Information et de la Culture. Nous avons donc ordonné à tous les fournisseurs d'accès (à internet) de bloquer Youtube, jusqu'à ce site retire le film injurieux», a indiqué Aimal Marjan, un cadre du ministère de la Communication et des Technologies de l'information.

Cette annonce a toutefois été démentie par un porte-parole du ministère de l'Information et de la Culture, réagi Zaryalaï Nawabi, interrogé par l'AFP.

«Nous n'avons donné d'instructions à personne pour bloquer Youtube», a-t-il assuré.

En fin d'après-midi mercredi, il était toujours possible de visionner la vidéo sur Youtube depuis Kaboul, a constaté l'AFP.

C'est la première fois qu'une telle mesure est prise en Afghanistan, où seuls les contenus pornographiques sont habituellement interdits et les sites anti-islam sont filtrés, a-t-il expliqué.

La présidence afghane avait précédemment «fortement condamné» mercredi ce film, le qualifiant «d'inhumain et insultant».

Le long métrage, intitulé «Innocence of Muslims» («L'Innocence des musulmans»), s'apparente à une attaque grossière ironique et à faible budget contre l'islam.

La publicité autour du film, notamment les propos de son réalisateur et producteur, Sam Bacile, un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans, qui a affirmé au Wall Street Journal que «l'islam est un cancer», ont enflammé la rue en Egypte et en Libye.

De violentes manifestations à Benghazi (Libye) ont entraîné la mort de quatre Américains à Benghazi en Libye, dont l'ambassadeur des États-Unis dans ce pays, et une manifestation anti-américaine devant l'ambassade des Etats-Unis en Egypte.

«Insulter les croyances de 1,5 milliard de personnes et blesser leurs sentiments légitimes est un crime», a auparavant observé la présidence afghane, qui avait précédemment indiqué de «vouloir sérieusement que cesse la diffusion de ce film sur le prophète Mahomet».

«L'acte haineux de ce réalisateur et du pasteur fanatique qui ont blessé le monde islamique ne devrait pas être permis», avait ajouté Kaboul, qui s'était également dit «dégoûté».

Le film a été défendu par le pasteur très controversé Terry Jones, qui s'est attiré de nombreuses critiques par le passé, notamment pour avoir brûlé un exemplaire du Coran et s'être résolument opposé à la construction d'une mosquée près de Ground Zero à New York.