Il ne s'agit pas d'une transition, ce qu'on observe est une abrupte glissade.

C'est ce que souligne mercredi l'analyste Colin Gillis, de la firme BGC Partners, en réaction à l'avertissement lancé mardi soir par Research in Motion.

La direction de RIM vient d'annoncer qu'il faut s'attendre à ce que l'entreprise ait perdu de l'argent pendant les mois de mars, avril et mai en plus d'annoncer que RIM vient de confier à deux conseillers externes (RBC et JPMorgan) un mandat de révision stratégique des activités.

Selon Colin Gillis, il ne faut pas s'exciter trop vite avec cette dernière annonce: une vente de la compagnie n'est pas pour demain.

L'analyste voit plutôt trois options découler du mandat qui vient d'être accordé aux conseillers externes:

Option 1) Une recommandation de vente de l'entreprise. Pour un acquéreur stratégique, il faut noter que le ministre canadien de l'Industrie a récemment qualifié RIM de «bijou canadien», dit Colin Gillis. «À mon avis, un processus de vente serait plus probable l'an prochain que cette année une fois que RIM aura une valeur plus faible encore, lancé sa nouvelle plateforme, et observé la réaction du marché à celle-ci.»

Option 2) Scinder les activités de la compagnie et vendre les actifs un à un. «Ça peut sembler attrayant sur papier, mais ces transactions peuvent devenir complexes au niveau opérationnel.»

Option 3) Une restructuration de l'entreprise pour transformer RIM en une entité plus petite qui se concentrera sur un marché plus précis.

Finalement, l'analyste se demande pourquoi devrait-on croire et assumer que les prochains téléphones de RIM vont bien se vendre.

L'opinion de Sanford Bernstein

«Si l'avertissement de RIM «signale une détérioration plus importante qu'attendue, elle n'est pas non plus une surprise. Nous écrivions déjà en décembre que les tendances actuelles pourraient mener à une perte opérationnelle et une forte dépense de liquidités d'ici l'été. Nous y sommes», commente de son côté la firme Sanford Bernstein.

«Les marges de manoeuvres de l'entreprise se réduisent rapidement, ce qui pourrait accélérer un changement de direction (stratégique) vers une vente ou une capitalisation sur les actifs de RIM (large base de clients, réseau d'emails et messagerie à bas coûts et service de haute qualité).»

Sanford Bernstein ne recommande pas à ses clients d'acheter l'action «car le lancement de Blackberry 10 devrait probablement se traduire par un désastre».

Chez Jefferies

Peter Misek, analyste chez Jefferies, souligne pour sa part que selon ses propres vérifications, calculs et projections le trimestre d'été (juin, juillet et août) risque d'être pire que celui qui se termine cette semaine (mars, avril et mai) chez Research in Motion.