Avis aux amateurs de tennis canadien: il y aura cette semaine le plus fort contingent de favoris locaux depuis un quart de siècle à la Coupe Rogers.

Le tournoi montréalais a bien commencé pour les joueurs canadiens, puisque l'Ontarien Peter Polansky s'est qualifié dimanche pour le tableau principal en défaisant le Polonais Lukasz Kubot, 67e au monde et quart de finaliste à Wimbledon le mois dernier, en deux manches de 6-2 et 6-4. Polansky, 25 ans, est seulement le deuxième joueur canadien à se qualifier pour le tableau principal du tournoi depuis 1986, après Milos Raonic en 2009.

Peter Polansky a dégringolé du 149e rang mondial (son meilleur classement en carrière) au 254e rang depuis un an. Ce week-end, il avait pourtant l'air d'un joueur établi sur le circuit, alors qu'il a battu deux joueurs du top 100 sans perdre une manche. «Je sentais pourtant que je jouais bien depuis quelques mois, mais les résultats n'étaient pas là. J'ai perdu plusieurs matchs serrés», a dit Polansky, qui avait atteint la finale de l'US Open junior en 2006, quelques mois après avoir échappé à la mort en tombant du balcon de sa chambre d'hôtel, au troisième étage, durant un épisode de somnambulisme.

Il y aura donc six Canadiens au tableau principal en simple, qui commence mardi. Il faut remonter à 1987 pour voir autant de Canadiens au tableau principal (sept joueurs, mais Tennis Canada avait alors davantage de laissez-passer). Outre Polansky, Milos Raonic s'est qualifié d'office en raison de son statut de 13e raquette mondiale, tandis que Tennis Canada a offert ses quatre laissez-passer d'organisateur du tournoi à Vasek Pospisil (89e), Jesse Levine (124e), Frank Dancevic (165e) et Filip Peliwo (353e).

Les qualifications, un avantage?

Numéro un et champion junior de Wimbledon en 2012, Peliwo a été préféré à Polansky quand le Français Gaël Monfils, à qui Tennis Canada avait octroyé un laissez-passer, s'est retiré en raison d'une blessure. Peliwo a vaincu Polansky le moins dernier au Challenger de Granby. «J'étais un peu déçu de ne pas avoir eu de laissez-passer, mais je savais que mes résultats n'étaient pas à la hauteur cette année, a dit Polansky. Au fond, je me disais que jouer les qualifications me ferait du bien, car c'est du très bon tennis. Et quand tu te qualifies, tu as un avantage sur les joueurs qui n'ont pu que s'entraîner.»

Polansky aura besoin de cet avantage, car il affronte l'adversaire le plus redoutable au premier tour: le Japonais Kei Nishikori, 9e tête de série et 11e au monde. Le match aura lieu lundi à 20h sur le court central.

Joueur prometteur chez les juniors, Polansky n'a pas connu les mêmes succès chez les pros. C'est d'ailleurs la première fois qu'il se qualifie pour le tableau principal d'un tournoi de la série Masters. En six participations à la Coupe Rogers, il a atteint le deuxième tour à deux reprises, disputant un match serré à Novak Djokovic à Montréal en 2009.

Outre Polansky, le Taïwanais Yen-Hsun Lu (60e au monde), le Belge David Goffin (87e), le Russe Alex Bogomolov Jr. (80e), l'Australien Marinko Matosevic (83e), l'Allemand Benjamin Becker (99e) et l'Israélien Amir Weintraub (209e) se sont qualifiés pour le tableau principal en simple.