Usé au bout d'une saison d'abord magnifique puis pénible, l'Espagnol Rafael Nadal compte finir l'année en beauté en remportant ce week-end la Coupe Davis, une épreuve qui a marqué sa carrière.

Quel Nadal verra-t-on à Barcelone face aux Tchèques? L'empereur de la terre battue, quadruple vainqueur de Roland-Garros, qui a remporté tous ses matches au meilleur des cinq sets sur terre battue sauf un, cette année à Paris?

Ou celui des fins de saison, fourbu, qui sort en plus cette année d'un semestre loin de ses standards habituels? De la réponse à cette question dépendra en grande partie le sort de la finale.

Que le N.2 mondial ne soit pas dans une forme exceptionnelle ne fait aucun doute. Touché aux genoux depuis le printemps, il n'a plus remporté de tournoi depuis sept mois. Pire, il n'a plus battu un membre du Top 8 depuis le tournoi de Madrid en mai et a perdu ses trois rencontres au Masters la semaine dernière où il est apparu lent et inoffensif.

«A Londres, je ne jouais pas bien. La surface n'aidait pas», souligne le Majorquin qui assure que son dos, qu'il s'est fait masser lors de son dernier match au Masters, le laisse aujourd'hui tranquille.

A Barcelone, le N.2 mondial retrouvera la terre battue qui l'a fait roi. «Et ça change tout», dit son coéquipier Fernando Verdasco. «Ce sera dur de trouver la clé, il faudra que je sois à plus de 100%», souligne son premier adversaire, Tomas Berdych, avec qui Nadal entretient des relations exécrables depuis une victoire controversée du Tchèque dans le tournoi de Madrid en 2006.

Nadal parle de «grosse motivation de terminer l'année sur une victoire» et d'une «belle occasion de gagner quelque chose d'important pour mon pays et mes amis.» Propos convenus? Peut-être. Mais le Majorquin de 23 ans a déjà prouvé son attachement à l'épreuve dont il a découvert très jeune la particularité.

Porte-drapeau à 14 ans

Si l'Espagne a longtemps couru après sa première Coupe Davis, elle a rattrapé le temps perdu avec trois victoires depuis 2000 et Nadal n'a jamais été très loin.

Lors du premier titre en 2000, il n'avait que 14 ans mais c'est lui qui a porté le drapeau espagnol pendant la cérémonie de la finale contre l'Australie, déjà au Palau Sant Jordi de Barcelone. «J'avais un peur de sortir avec le drapeau, se rappelle-t-il. C'est le genre d'expérience qu'on n'oublie pas».

En 2004, dans les arènes de Séville, il était cette fois sur le terrain face aux Etats-Unis. Devant 27.000 spectateurs, il a battu Andy Roddick et est entré dans l'histoire comme le plus jeune vainqueur de la Coupe Davis.

Cette année là, il a fait ses débuts dans la compétition, au premier tour en République tchèque. Battu en ouverture par Jiri Novak, sa seule défaite à ce jour en Coupe Davis, il a qualifié son pays en dominant Radek Stepanek, qu'il retrouvera ce week-end, dans le simple décisif.

Pour la troisième victoire espagnole en 2008, le Majorquin, blessé, n'a pas été en Argentine, mais avait été décisif en demi-finale et en quarts de finale. «Ca a été difficile de rater ça», souligne Nadal. Hors de question donc de passer encore son tour cette année, malgré une forme précaire.

«La Coupe Davis est une priorité pour moi, dit-il. C'est une compétition à part et la disputer à domicile devant son public est un sentiment unique.» Qui vaut bien un dernier effort.