Françoise Abanda dit souvent qu'elle est particulièrement à l'aise dans les grandes occasions, surtout au Canada devant ses partisans. Elle en a donné une autre preuve hier, au premier tour de la Coupe Rogers, en remportant une spectaculaire victoire de 6-3 et 6-2 contre la Belge Kirsten Flipkens (47e mondiale).

« Elle a déjà été 13e au monde et c'était une grosse commande pour moi, a rappelé Abanda. J'étais prête, j'avais préparé un bon plan avec mes entraîneurs et j'ai fait de bonnes choses. Je savais qu'elle aime varier ses coups et j'ai essayé d'être plus régulière, en gardant toujours un bon état d'esprit. »

La Montréalaise a affiché un aplomb remarquable devant une joueuse pugnace qui l'a souvent obligée à soutenir de longs échanges. Et elle n'a jamais failli, sauf peut-être en fin de match, quand elle menait 4-0 en deuxième manche et que ses nerfs l'ont un peu trahie.

Elle a alors cédé deux bris de service consécutifs, les seuls du match, mais a pris celui de sa rivale dans le huitième jeu en convertissant sa troisième balle de match sous les acclamations des spectateurs. 

« J'ai eu un peu de difficulté à terminer le match, c'est vrai, mais j'ai retrouvé mon calme et j'ai pu réussir à régler ça 6-2. »

Solide au service, dynamique en retour de service (six bris au total), Abanda a aussi étonné par la qualité de son jeu défensif. La joueuse de 21 ans a ainsi réussi plusieurs coups gagnants au terme d'échanges où elle avait à se déplacer plusieurs fois d'un côté à l'autre du court, des coups qui ont chaque fois miné le moral de son adversaire.

Actuellement 191e mondiale après un début de saison compliqué par les blessures et les contre-performances, la Montréalaise avait soulevé une controverse à la mi-mai en dénonçant le racisme dont elle s'estime victime. Hier, elle a plutôt laissé parler son talent.

« Il y avait beaucoup de pression, cette année n'a pas été facile pour moi, a-t-elle reconnu. J'ai obtenu un laissez-passer pour la Coupe Rogers et je préfère maintenant me concentrer sur cette compétition. Je pensais devoir jouer samedi en qualifications, mais j'ai finalement eu un laissez-passer pour le tableau principal, j'ai joué ce soir et là, je vais encore jouer demain ! »

Lourde commande

Abanda affrontera aujourd'hui au deuxième tour une concurrente plus redoutable, l'Américaine Sloane Stephens, troisième mondiale et championne en titre des Internationaux des États-Unis. Le match sera le troisième de la journée sur le court central.

« Je la regarde depuis plusieurs années. Elle a remporté de gros tournois et je sais que ce sera très difficile, mais je suis heureuse de pouvoir affronter une joueuse de son calibre et je vais faire de mon mieux. »

Avec les éliminations plus tôt hier d'Eugenie Bouchard et de Carol Zhao, Abanda est la dernière Canadienne encore en lice en simple à la Coupe Rogers, alors que quatre Canadiens se sont qualifiés à Toronto. C'est la deuxième fois en carrière qu'elle atteint le deuxième tour à la Coupe Rogers. En 2016, elle avait battu la Chinoise Zheng Saisai, avant de s'incliner devant l'Ukrainienne Elina Svitolina.

« J'ai regardé les gars à Toronto. Félix [Auger-Aliassime] a gagné, Denis [Shapovalov] aussi, et c'est bien de voir que les Canadiens obtiennent du succès. C'est très stimulant et j'espère disputer un autre bon match demain [aujourd'hui]. »