Eugenie Bouchard devrait jouer plus souvent en Australie. La Canadienne a fort bien réussi son entrée dans le premier tournoi du Grand Chelem de la saison, mardi à Melbourne, en remportant sa première victoire depuis août 2017, 6-3, 7-6 (5), devant la Française Océane Dodin.

«Je suis vraiment heureuse d'avoir réussi à me battre jusqu'au bout, même en deuxième manche, quand elle a mieux joué et que les parties étaient très longues, a expliqué Bouchard en conférence de presse. Je ne me suis pas découragée et j'ai réussi à reprendre l'avantage. C'est vraiment positif.»

La joueuse de 23 ans, actuellement 112e mondiale, n'a jamais perdu au premier tour aux Internationaux d'Australie et elle y bénéficie d'un gros capital de sympathie. C'est à Melbourne qu'était née la «Genie Army» en 2014 et de nombreux spectateurs l'ont encore encouragée mardi.

«C'était vraiment amusant, a-t-elle reconnu. Il y avait plusieurs groupes de supporteurs un peu partout dans les gradins. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel appui et cela m'a vraiment aidée.»

Une victoire ne suffit évidemment pas à faire oublier une longue série de déboires, mais Bouchard aime à penser qu'elle travaille dans la bonne direction avec sa nouvelle «équipe», formée de l'entraîneur Harold Salomon et du partenaire d'entraînement Robbie Poole.

«Nous avons beaucoup travaillé, depuis le début de l'intersaison, et même si je sais qu'il y a encore beaucoup de choses à améliorer, c'est rassurant de voir que je peux me défendre dans de tels matchs.»

«Je serai la négligée»

Bouchard affrontera jeudi (à 3h dans la nuit de mercredi à jeudi, heure du Québec) la favorite du tournoi, la Roumaine Simona Halep, qui s'est difficilement qualifiée mardi face à l'Australienne Destanee Aiava après avoir subi une blessure à une cheville.

En conférence de presse, la numéro un mondiale a dit avoir bon espoir de pouvoir disputer son prochain match: «J'ai déjà eu plusieurs ennuis avec cette cheville par le passé et, si j'en crois mon expérience, je serai en mesure de jouer.»

Halep a remporté deux des trois matchs qui l'ont opposée à Bouchard, tous en 2014, mais elle a perdu le plus important, en demi-finale à Wimbledon, alors qu'elle jouait justement avec une cheville endolorie.

«Nous avons joué plusieurs matchs, mais cela fait déjà longtemps, a rappelé la Roumaine. Je connais bien son jeu, je sais qu'elle préfère jouer de la ligne de fond et frapper la balle rapidement. Je devrai imposer mon jeu et tenter de l'obliger à se déplacer.»

Bouchard n'a évidemment pas oublié sa victoire de 2014, mais elle est bien consciente que les enjeux sont différents, cette fois. «C'est toujours excitant d'affronter l'une des meilleures et ce sera une bonne occasion d'évaluer où je me situe actuellement par rapport à elles. Je serai la négligée et je jouerai sans pression.»

Si elle s'incline jeudi, Bouchard va encore reculer de quelques places au classement et la suite de sa saison sera pour le moins incertaine. «En ce moment, mon jeu est un work in progress et je sais que je dois encore m'entraîner», a-t-elle insisté devant les journalistes. 

«Certaines habitudes sont longues à changer et c'est en travaillant avec mon équipe que nous pourrons y parvenir. J'aimerais ensuite jouer un maximum de matchs et, pour le faire, je devrai peut-être disputer des tournois moins importants en raison de mon classement.»

Une bonne performance contre Halep aiderait sûrement Bouchard à obtenir quelques laissez-passer dans les prochains tournois, mais tout le monde convient qu'un retour au niveau inférieur ne pourra que l'aider à rebâtir sa confiance.

Photo Vincent Thian, AP

Simona Halep