Il y aura au moins une Canadienne au deuxième tour du tournoi de Wimbledon, mais ce ne sera pas Eugenie Bouchard. La 61e mondiale, finaliste sur le gazon londonien en 2014, s'est écroulée lundi face à l'Espagnole Carla Suarez Navarro (25e), 6-1, 1-6 et 1-6, poursuivant ainsi une saison décevante.

Par contre, la jeune Françoise Abanda a remporté le premier match de tableau principal de sa carrière à Wimbledon, disposant de la Japonaise Kurumi Nara (90e), 6-2 et 6-4.

Abanda a largement dominé le match de 84 minutes, obtenant pas moins de 16 balles de bris, alors qu'elle n'en cédait que quatre. Elle a aussi réussi quatre as.

Actuellement 142e mondiale, Abanda dispute son troisième tournoi du Grand Chelem, le premier à Wimbledon, mais le deuxième consécutif. Elle avait aussi remporté son match de premier tour à Roland-Garros, il y a quelques semaines, avant de s'incliner au deuxième tour contre la Danoise Caroline Wozniacki.

«Ça faisait longtemps que je rêvais de jouer et de gagner des matchs en Grand Chelem, a expliqué la joueuse de 20 ans en entrevue à TSN. Cette première victoire à Wimbledon est donc très spéciale pour moi. Ç'a été un bon match, une belle bataille. [Nara] est très combattive et n'a jamais abandonné.»

Abanda, qui a dû remporter trois matchs de qualifications pour accéder au tableau principal à Wimbledon, affrontera au deuxième tour la Lettonne Jelena Ostapenko (13e) - la championne de Roland-Garros -, qui a vaincu lundi la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich, 6-0, 1-6 et 6-3.

«Nous nous sommes affrontées chez les juniors et je me souviens avoir gagné le dernier match à Roland-Garros, a rappelé Abanda, qui a remporté ses deux matchs en carrière contre la Lettonne. Elle s'est évidemment beaucoup améliorée depuis, vient de remporter un tournoi du Grand Chelem et est bien mieux classée que moi. La pression sera sur elle!»

Bouchard s'est écroulée

De son côté, Bouchard n'a fait illusion que pendant 30 minutes, le temps de remporter décisivement la première manche. La Canadienne s'est ensuite rapidement effacée devant une adversaire coriace qui avait retrouvé son rythme et commettait de moins en moins d'erreurs à mesure que le match progressait (seulement deux fautes directes en troisième manche).

«Je voulais vraiment l'emporter, mais je suis devenue de plus en plus nerveuse, a confié Bouchard en point de presse. Elle a beaucoup mieux joué à partir de la deuxième manche et je n'ai pas su réagir. La pression fait partie de la vie des athlètes, aujourd'hui (lundi), je l'ai laissée prendre le dessus.»

Au total, Bouchard a commis 24 fautes directes pour seulement 14 coups gagnants, alors que sa rivale a fait exactement le contraire avec 14 fautes directes pour 23 coups gagnants. Suarez Navarro s'est aussi montrée beaucoup plus opportuniste en retour de service, remportant cinq des huit balles de bris qu'elle a obtenues, pendant que Bouchard n'en convertissait que deux sur huit.

Bouchard présente maintenant une fiche de 9 victoires et 13 défaites cette saison, avec 9 éliminations au premier tour des tournois auxquels elle a pris part. La joueuse de 23 ans, qui avait subi une entorse à une cheville il y a un peu plus d'un mois, avait abordé le tournoi de Wimbledon en conservant un «profil bas», selon ses propres dires.

Elle a même raté le bal d'avant-tournoi, un événement mondain dont elle est habituellement l'une des «vedettes». En principe, la Canadienne ne reviendra au jeu qu'au début du mois d'août au tournoi de Washington. Elle doit ensuite prendre part à la Coupe Rogers, à Toronto, où elle a reçu un laissez-passer de Tennis Canada.

«C'est très frustrant de ne pas avoir été à mon meilleur niveau pour ce tournoi, a convenu Bouchard en entrevue à TSN. Mais la beauté du tennis, c'est qu'on a toujours une prochaine opportunité, un autre tournoi où on pourra mieux faire et recommencer à bien jouer.»

Photo Kirsty Wigglesworth, AP

Eugenie Bouchard