Les chemins de Novak Djokovic et d'Andy Murray vont devoir se croiser plus souvent au Canada. D'abord pour le grand plaisir des spectateurs, mais aussi pour le bien de la fiche du Britannique contre son grand rival de la Serbie.

Dans un duel d'anthologie, disputé par une température avoisinant les 50 degrés Celsius sur le court central du stade Uniprix, Murray a mérité un troisième titre de la Coupe Rogers, l'emportant 6-4, 4-6, 6-3, dimanche après-midi.

La guerre de tranchées a duré exactement trois heures et a tenu les spectateurs en haleine du début à la fin. Le délice a atteint son point culminant lors du cinquième jeu du set ultime, marqué par dix égalités et lors duquel Djokovic a obtenu six balles de bris. Mais Murray est parvenu à toutes les repousser et au bout de plus de 17 minutes d'échanges plus spectaculaires les uns que les autres, le Britannique s'est donné une avance de 4-1 qu'il a préservée jusqu'à la fin.

«Je ne savais pas que le jeu avait duré si longtemps, a confié Murray. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a eu beaucoup de balles de bris et de balles de jeu. Ce jeu a été d'une grande importance et le fait de le gagner a été significatif», a-t-il ajouté.

Tout en prenant la peine de rendre hommage à Murray, Djokovic a mentionné qu'il avait été ennuyé par une blessure au coude droit, surtout lors de la troisième manche, qui l'incommodait déjà samedi. Mais le Serbe ne voulait pas s'en servir comme excuse.

«Ce qui a fait la différence est son service et mon service, a analysé Djokovic. Je n'ai pas bien servi pendant le premier set et demi. Après, je n'ai pas pu servir. Mais je ne veux rien lui enlever. Il mérite la victoire. Il a pris des risques, il a fait des coups magnifiques. À chaque fois qu'il en a eu besoin pratiquement, il a sorti de très très bons services.»

Alors qu'approchent les Internationaux des États-Unis, Murray met fin à une vilaine séquence de huit défaites aux mains de Djokovic, contre lequel il n'avait pas gagné depuis la finale de Wimbledon de 2013. Il a aussi récolté une neuvième victoire contre Djokovic en 28 matchs.

«C'est certain que ça aide la confiance, et c'est sûr que de telles séquences de défaites sont frustrantes, surtout qu'on nous questionne souvent à ce sujet, a observé Murray, qui en était à une deuxième victoire contre Djokovic au Canada en autant d'affrontements.

«Mais chaque fois que l'on se présente sur le court, il s'agit d'un match différent, et les 27 rencontres précédentes que nous avons jouées n'ont pas autant d'importance que les gens peuvent penser. La chose la plus importante est de toujours croire que vous pouvez battre cet adversaire lorsque vous l'affronter.»

Murray marque le premier

Les deux meilleurs joueurs au monde se sont livré une bataille de tous les instants en première manche, qui a duré 67 minutes.

Murray a été le premier à faire plier l'autre, au quatrième jeu de la manche initiale. Il a converti sa sixième balle de bris du jeu à l'aide d'un superbe retour de service aux pieds de Djokovic. Ce dernier, qui montait derrière son service, n'a pu faire mieux que de loger la balle dans le filet, permettant à Murray de se donner une avance de 3-1.

Alors que Murray semblait destiné à se donner un confortable coussin de 5-2, Djokovic s'est soudainement levé et a effacé le bris lorsqu'un revers de Murray est passé par-dessus la ligne de fond.

Cependant, Djokovic a ouvert une autre porte au dixième jeu, et Murray n'a pas raté l'occasion de boucler la première manche. Après un autre retour de service de qualité de la part du Britannique, Djokovic a envoyé un revers dans le filet.

Départ-canon

Dès le premier jeu de la manche suivante, Djokovic a brisé le service de Murray sans que le Britannique ne gagne un seul point. Et le Serbe a signé un autre jeu blanc immédiatement après.

Murray a annulé le bris au 6e jeu, sautant sur une deuxième balle de service un peu courte par Djokovic. Mais dès le jeu suivant, Dame Chance est venue à la rescousse de Djokovic lorsque Murray a vu son coup frapper le rebord du filet pour aboutir dans le corridor de double.

Cette fois-ci, Djokovic a su protéger son avance et forcer la tenue d'une manche décisive qui n'aura fait qu'ajouter au plaisir des spectateurs... et à celui de Murray.