Avis à tous ceux qui donnent Novak Djokovic favori pour remporter la prochaine Coupe des mousquetaires: il y a un ancien champion de Roland-Garros qui n'est pas d'accord. Et non, ce n'est pas Rafael Nadal.

Seul autre ancien champion actif du tournoi, Roger Federer s'étonne que son rival Nadal - qui connaît sa pire saison sur terre battue depuis 2005 - ne soit pas considéré comme le grand favori pour remporter Roland-Garros, un tournoi qu'il a gagné huit fois depuis neuf ans.

«Ça ne fonctionne pas semaine par semaine, vous savez, dit Federer. Pour moi, c'est clair: Rafa est le favori, puis Novak, puis le reste (des joueurs). Je me rappelle qu'il y a trois semaines, il (Djokovic) ne pouvait plus jouer au tennis (il s'est blessé). Regardez ce que (Nadal) a fait depuis neuf ans à Roland-Garros. C'est assez simple. De toute façon, qui est le favori n'est pas important. Nous aurons la réponse dans deux semaines.»

Le vainqueur de 17 titres du Grand Chelem a donné le début de la sienne hier. Comme pour son analyse d'avant-tournoi, Federer a opté pour la simplicité: une victoire au premier tour relativement facile contre le Slovaque Lukas Lacko, 87e au monde, en 3 manches de 6-2, 6-4 et 6-2. «Je suis content d'avoir bien commencé le tournoi, a dit la quatrième tête de série. Il y a toujours cette possibilité que vous ne jouiez pas bien, que votre adversaire oui et que vous perdiez rapidement dans le tournoi.»

Des quatre premières têtes de série chez les hommes, le Suisse de 32 ans était le seul en action hier lors de la première journée du tournoi. Plutôt traditionaliste de nature, Federer se rappelle quand Roland-Garros a devancé sa première journée du lundi au dimanche, il y a quelques années. «(Ils) m'avaient demandé de jouer le dimanche et j'ai refusé, mais ils m'ont fait jouer quand même le dimanche, dit-il. Maintenant ça va, ça a du sens de commencer un tournoi le dimanche au lieu du lundi, et il y avait presque salle comble pour un match de premier tour.»

Raonic passe, Berdych trop fort pour Polansky

Un autre favori qui s'est qualifié pour le deuxième tour sans perdre une manche: le Canadien Milos Raonic, 8e tête de série et vainqueur de l'Australien Nick Kyrgios, 160e au monde à 19 ans, en 3 manches de 6-3, 7-6 (1) et 6-3. Un match au cours duquel Raonic a été mis à l'épreuve par le jeu de fond de terrain de son rival. Il a cependant pu compter sur son service (27 as contre 4 pour Kyrgios) pour se sortir d'embarras.

«J'ai perdu ma concentration à certains moments, mais j'ai réussi à me reprendre quand ça comptait», a dit Raonic, 23 ans, qui a aussi pratiqué son français devant la foule en entrevue d'après-match sur le court Suzanne-Lenglen. «Mon français est aussi bon que mon tennis, blague-t-il. Je vais twitter en français, mais je vais vérifier ce que j'écris avec Google Translate.»

Son compatriote Peter Polansky a été éliminé hier au premier tour de Roland-Garros. Polansky avait un peu perdu son match la veille, quand le hasard lui a opposé au premier tour Tomas Berdych, 6e tête de série. Un manque de chance le Canadien, qui participait au tableau principal d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois depuis le U.S. Open en 2010. «J'étais excité à l'idée de jouer contre Berdych, dit-il. J'ai joué un bon match, mais ses balles étaient très lourdes.»

Après avoir perdu les deux premières manches, Polansky, 135e au monde, menait 2-0 en début de troisième, mais Berdych a repris son bris de service pour l'emporter 6-3, 6-4 et 6-4. «Je sentais que je pouvais le battre, mais vous n'avez que quelques chances contre ce type de joueur», a dit Polansky, 25 ans, qui jouera deux autres tournois sur terre battue avant de tenter de se qualifier sur gazon à Wimbledon.

Pas de problème pour les favoris

Seulement une tête en série a été éliminée en simple hier lors de la première journée de Roland-Garros: l'Estonienne Kaia Kanepi, 25e. Chez les hommes, John Isner (10e favori), Jo-Wilfried Tsonga (13e), Mikhail Youzhny (15e), Alexandr Dolgopolov (20e), Jerzy Janowicz (22e) et Dmitry Tursunov (31e) ont atteint le deuxième tour, tout comme Serena Williams (1re), Agnieszka Radwanska (3e), Angelique Kerber (8e), Carla Suarez Navarro (14e), Venus Williams (29e) et Daniela Huntuchova (31e) chez les femmes.