Rafael Nadal a dicté sa loi pour la 19e fois à son ami et rival Roger Federer, diminué par un problème au dos, jeudi en quarts de finale du Masters 1000 d'Indian Wells.

L'Espagnol, vainqueur 6-4, 6-2 en seulement 1 h 24 face au tenant du titre, rencontrera samedi le Tchèque Tomas Berdych (N.6) pour sa huitième demi-finale d'affilée dans le désert californien, où il a gagné deux fois (2007, 2009).

Si Nadal effecte  à Indian Wells son retour sur dur après un an d'absence, largement dû à une pause de sept mois pour soigner une blessure au genou gauche entre juillet et février, il n'en a rien paru face à Federer.

Très mobile, avec quelques glissades en prime, le Majorquin a été l'agresseur et n'a montré aucun signe d'appréhension, chassant les balles comme au bon vieux temps, sur une surface assez peu rapide, ce qui lui convient d'autant mieux pour défendre et préparer ses coups d'attaque.

C'est au contraire Federer qui a paru le moins fringant sur le court, incapable de réagir dans le second set (trois jeux de service perdus) après la perte du premier. Gêné au dos depuis la fin de son deuxième match, le Suisse de 31 ans n'a eu aucune chance face à ce Nadal-là, qui n'a pas faibli.

«Je ne sais pas si Roger était à 100 %», a souligné Nadal. «Dans le second set, il ne s'est pas battu comme d'habitude à cause peut-être de ce souci.»

«C'est un petit problème qui ne passe pas contre des gars comme Rafa», a commenté Federer, qui n'a toutefois pas voulu en faire une excuse: «Je ne veux pas trop en parler car je ne veux pas minimiser sa performance.»

«Une surprise», affirme Nadal

Le N.2 mondial, qui ne disputera pas le Masters 1000 de Miami la semaine prochaine, va pouvoir profiter de la longue période sans tournois (sept à huit semaines) qu'il avait prévu d'observer après Indian Wells pour soigner son dos.

Depuis son retour, Nadal n'en finit pas de surprendre: après deux titres et une finale sur terre battue, il a dompté la surface plus traumatisante d'Indian Wells sans trop de soucis et affiche un bilan de 15 victoires et 1 défaite, dont deux succès sur des joueurs du Top 4 mondial (Federer et David Ferrer).

«C'est une surprise pour moi», affirme le N.5 mondial. «Si je n'étais pas surpris, c'est que je me considérerais très fort et ce n'est pas le cas.»

«J'ai beaucoup mieux joué que (mercredi en 8e de finale) contre Gulbis, je me suis beaucoup mieux déplacé et j'ai joué plus long. J'ai très bien joué en revers au premier set, comme en finale à Acapulco (contre Ferrer).»

Il s'agissait du 29e affrontement entre ces deux +meilleurs ennemis+ et leur premier avant le stade des demi-finales d'un tournoi depuis l'épisode inaugural de la série, en 2004 au 3e tour à Miami, quand Nadal avait 17 ans.

Avec cette victoire, Nadal est revenu à 6-6 dans ses confrontations sur dur avec Federer. Mais pour les seuls tournois sur dur en extérieur, comme à Indian Wells, c'est Nadal qui mène largement avec 6 victoires en 8 matches.

Les deux meilleurs joueurs de la précédente décennie, qui affichent 28 titres du Grand Chelem (dont 17 pour Federer), n'avaient plus croisé le fer depuis leur demi-finale à Indian Wells il y a un an, remporté par le Bâlois.

Après une telle prestation, Nadal partira favori face à Berdych (N.6), qui n'a pas encore perdu un set en quatre matches. Le Tchèque n'a plus battu l'Espagnol depuis 2006 et compte 12 défaites en 15 matches face à lui.