Le soleil, revenu sur Roland-Garros après deux jours de pluie, a réussi aux favoris, qui ont tous poursuivi leur parcours vendredi, les uns vers les huitièmes de finale, tel Roger Federer, et les autres vers le troisième tour, comme Rafael Nadal.

Empêché de jouer jeudi, l'Espagnol devra disputer deux matches en deux jours. Un inconvénient qu'il s'est employé à minimiser en passant seulement 1h45 sur le court face à l'Argentin Horacio Zeballos, un gaucher comme lui, balayé 6-2, 6-2, 6-3.

Nadal s'était trouvé «mauvais» lors de son premier match. Cette fois-ci il a monté sa propre note d'un petit cran à «normal», soulignant surtout qu'à son avis la manière compte peu à ce stade de la compétition.

«C'est vrai que je n'ai pas encore montré mon meilleur tennis ici. Mais je joue très bien depuis le début de la saison, plus ou moins au même niveau qu'en 2008», a-t-il dit, se référant à l'année où il avait survolé le tournoi.

On n'a peut-être pas encore vu non plus le grand Federer. Rien d'étonnant quand on sait que son adversaire du jour, Julian Reister, un Allemand sorti des qualifications, était déjà comblé par le simple fait d'affronter son idole.

Résultat inévitable, le Suisse n'a même pas eu une balle de bris à écarter pour boucler en trois sets 6-4, 6-0, 6-4 une première semaine extrêmement tranquille. «C'est vrai que je n'ai pas encore rencontré d'adversaires très bien classés», a reconnu le tenant du titre, vainqueur des 70e, 71e et 165e joueurs mondiaux.

Andy Murray avait lui un tableau beaucoup plus piégeux et son avenir à Paris apparaissait d'autant plus incertain qu'il n'avait donné aucune assurance lors de la préparation, et même depuis sa finale aux Internationaux d'Australie.

Djokovic en toute discrétion

Mais alors qu'il avait failli passer à la trappe dès le premier tour contre Richard Gasquet, l'Écossais semble jouer de mieux en mieux. Samedi, il a remporté une troisième victoire probante sur le Chypriote Marcos Baghdatis (6-2, 6-3, 0-6, 6-2), malgré un passage à vide dans une troisième manche qu'il a reconnu avoir laissé filer.

«Quand vous avez deux sets d'avance et deux bris de retard dans le troisième, vous cherchez plutôt à conserver un peu d'énergie pour la fin», a expliqué le quatrième joueur mondial, qui entretient une relation assez paradoxale avec la terre battue. «C'est la surface sur laquelle je préfère jouer, même si mes résultats n'y ont pas été très bons jusqu'à maintenant», a-t-il dit.

Entre Novak Djokovic et la surface ocre, l'histoire est compliquée aussi. Le Serbe a tous les atouts pour y briller - il l'a déjà fait en jouant deux demi-finales à Roland-Garros et en gagnant à Rome - mais la saison sur terre coïncide aussi avec celle des allergies au pollen qui ont gâché sa préparation.

Cette mauvaise période, maintenant passée, a eu au moins l'avantage de faire baisser la pression autour du troisième joueur mondial qui, peu souvent cité parmi les principaux favoris, continue sa progression en toute discrétion, mais à un rythme soutenu.

Lui aussi réduit à l'inaction par la pluie la veille, il a franchi le deuxième tour en donnant une leçon de tennis à Kei Nishikori, le grand espoir japonais (6-1, 6-4, 6-4). «Mais je ne me suis pas promené. J'ai eu beaucoup de balles de break à sauver», a nuancé le Belgradois, qui affiche depuis le début de la quinzaine une modestie qui cache certainement de grandes ambitions.

Les autres favoris en lice se sont qualifiés, et notamment ceux de l'impressionnante armada espagnole: Fernando Verdasco, David Ferrer, Nicolas Almagro et Juan Carlos Ferrero. Robin Soderling est également passé.