Grand sourire aux lèvres, Marie-Pier Houle cognait de toutes ses forces dans les coussins que lui présentait son entraîneur, Sébastien Gauthier. « Ton timing est vraiment bon ! C’est vraiment le fun ! », s’est exclamé ce dernier, sous le regard attentif des journalistes.

L’entraînement public de jeudi matin, réalisé dans une bonne humeur contagieuse, donnait une bonne idée de l’ambiance qui règne au sein de l’équipe Houle, à deux jours de son départ vers Cardiff, au pays de Galles, où la Québécoise disputera son premier combat de Championnat du monde. Le 22 avril, elle se mesurera à la Britannique Sandy Ryan pour le titre vacant des mi-moyennes de la WBO.

« Vous m’avez toujours vue arriver au ring en chantant, en étant heureuse d’être là. C’est exactement le sentiment que je veux ressentir en arrivant là-bas », a lancé la pugiliste du Groupe Yvon Michel en mêlée de presse.

Houle a traversé tout un lot de défis au cours des dernières années. Son père a mis fin à ses jours, sa mère a combattu un cancer du sein, le bureau de son conjoint a été ravagé par un incendie. C’est sans parler de la mort de son adversaire en août 2021. Mais la boxeuse a continué de mettre un pied devant l’autre. Elle a continué de se battre, d’enchaîner les victoires et de garder les yeux rivés sur son rêve.

« Je n’ai pas vécu tout ce que j’ai vécu dans les deux dernières années pour que ça ne se termine pas comme je le veux, au moment où j’ai l’opportunité de briller encore plus. Je n’en suis pas à mon premier rodéo. J’ai vu des choses qui m’ont fait sentir des choses bizarres, j’ai eu des moments vraiment difficiles, des moments où le monde me détestait, où je me faisais traiter de tous les noms. »

Je pense que c’est mon moment de briller pour l’aboutissement de ces deux dernières années-là.

Marie-Pier Houle

Si ce combat est le plus important de sa carrière et qu’il se tient en terre ennemie, l’athlète de 32 ans refuse d’utiliser le mot « stress » pour décrire le sentiment qui l’habite. « Moi, le mot “stress”, je déteste ça. Je vais être dans la bonne zone, dans un bon état d’esprit. […] Je vais aller donner tout ce que j’ai à donner. »

  • La boxeuse Marie-Pier Houle à l’entraînement

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    La boxeuse Marie-Pier Houle à l’entraînement

  • La boxeuse Marie-Pier Houle à l’entraînement

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  • La boxeuse Marie-Pier Houle à l’entraînement

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  • La boxeuse Marie-Pier Houle à l’entraînement

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Dix rounds

En Sandy Ryan, Houle aura affaire à une boxeuse aux « mains lourdes », mais qui n’a « pas un énorme volume de coups de poing ». La native de Terrebonne entend donc s’imposer physiquement. Et ça, ça veut dire « frapper sans arrêt ».

« J’ai les épaules prêtes à lancer des coups de poing comme jamais. Seb m’a fait pratiquer ça comme jamais. On a lancé, lancé, lancé, lancé. C’est ça qu’on veut faire pour ce combat-là. »

Oui, c’est une fille dont je me méfie, mais je ne veux pas la voir sur un piédestal. Ce n’est pas la championne, on s’en va là égales et c’est moi qui vais l’emporter.

Marie-Pier Houle

« Je la laisse me frapper dans ce camp d’entraînement là comme personne ne va se faire frapper, a d’ailleurs confié Sébastien Gauthier à La Presse. Il n’y a pas un coach qui fait ce que je fais. Je veux tellement pour elle qu’elle le fasse bien. Je mets un casque. C’est un mince prix à payer. »

Houle a connu un fort camp d’entraînement, malgré son horaire chargé comme technologue en physiothérapie pour Évolution physio. Au cours des dernières semaines, elle s’est mesurée à différentes boxeuses québécoises à l’entraînement : Sara Kali, Mary Spencer, Jessica Camara… « Toutes ont voulu donner un peu d’elles-mêmes, ç’a été incroyable », a noté son entraîneur.

Ce combat sera aussi le premier duel de 10 rounds de Houle. C’est deux de plus que lors de son dernier affrontement. En boxe, quatre minutes font une grande différence. Mais Houle assure s’être préparée en conséquence.

« On a fait des rounds, des rounds, des rounds sans arrêt, à lancer des coups. Je n’en suis pas à mon premier coup de poing. Je sais que je suis capable physiquement, que j’ai l’énergie. L’adrénaline de ce combat-là va m’aider à me rendre jusqu’au bout. »

Une bonne nouvelle pour Barrière

Il y avait de l’action, jeudi matin, au Hard Knox Gym. Alexis Barrière et Terry Osias y tenaient aussi leur entraînement public, en vue du gala du 20 avril au Casino de Montréal. Le premier arrivait d’ailleurs avec une bonne nouvelle, reçue la veille : il est désormais classé au 18rang chez les super-lourds-légers par le WBC.

  • Le boxeur Alexis Barrière à l’entraînement

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    Le boxeur Alexis Barrière à l’entraînement

  • Le boxeur Alexis Barrière à l’entraînement

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    Le boxeur Alexis Barrière à l’entraînement

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    Le boxeur Alexis Barrière à l’entraînement

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« C’était comme une surprise pour moi, a admis le boxeur de 27 ans. Je ne savais pas que ça allait venir aussi vite et aussi haut que ça. »

Un peu plus tôt, pendant son entraînement, Barrière avait fait preuve de son impressionnante puissance. Le bruit de ses coups sur les coussins attirait les regards. « Les entendez-vous ? Parce que mon poignet est sur le bord de casser », avait d’ailleurs lancé en riant son entraîneur, Marc-André Gauthier.

Pour les entendre, on les entendait.

Barrière, qui affiche 7 K.-O. en 9 victoires et autant de combats chez les pros, s’est dit fin prêt à disputer sa première finale au Casino. Il affrontera l’Américain Mike Marshall, qui a perdu ses trois derniers duels.

« Avec la préparation qu’on a eue là, ce ne sera pas un marathon, a lancé le Québécois en mêlée de presse. Ça va être un petit sprint et je vais faire un beau K.-O. au Casino. »

Quant à Terry Osias, il sera de la demi-finale de ce même gala. Il affrontera le Suédois Niclas Elfstedt pour ce qui sera son 10combat au Casino de Montréal. Ce sera également son deuxième duel depuis qu’il a vaincu le cancer.

« Je veux prendre plus de risques, je veux avancer, a-t-il laissé entendre. J’ai beaucoup plus faim. J’espère le montrer au prochain combat. »