Il faut espérer que l'air des montagnes de l'Utah revigore d'optimisme les joueurs de l'Impact, encore secoués par la tempête Titi Henry, qui les a frappés au Red Bull Arena samedi.

Pour la première fois depuis le début de la saison, les hommes de Jesse Marsch ont capitulé devant l'adversaire lors de la deuxième mi-temps face aux Red Bulls. Une rencontre où l'Impact ne s'est pas seulement éloigné de son plan de match, mais dans laquelle le onze montréalais a semblé baisser les bras après qu'Henry eut définitivement donné l'avance aux siens.

Pourtant, même lorsqu'elle était malmenée, l'équipe avait jusqu'à présent toujours fait preuve de courage. Encore plus que sur les plans techniques et tactiques, c'est au point de vue mental que plusieurs joueurs ont flanché à New York.

À n'en pas douter, il s'agit d'une attitude que Marsch ne tolérera pas longtemps. L'entraîneur du bleu-blanc-noir a fait de la combativité son credo depuis son arrivée à Montréal. Son langage corporel trahissait son dégoût devant le constat que son équipe n'était pas difficile à battre ce jour-là. J'en connais qui ne se seraient pas fait prier pour exprimer leur colère dans le vestiaire à la suite d'une déconfiture semblable.

Rotations à prévoir

Puisque l'équipe joue trois matchs cette semaine, il faut s'attendre à des rotations au sein du onze partant. Ç'aurait probablement été le cas même si l'Impact avait gagné à New York. Sauf que le mauvais rendement de certains joueurs ouvre la porte à des remplaçants qui pourraient s'imposer dans l'équipe de base.

Or, le plus embêtant pour Marsch, c'est qu'il éprouvera sans doute le sentiment qu'il affaiblit son alignement en procédant à de nombreux changements. Comme le remarque mon collègue Pascal Milano, les substituts n'ont pas apporté grand-chose jusqu'à maintenant. À l'heure actuelle, rares sont les joueurs qui poussent l'entraîneur montréalais à repenser son effectif. Dans un tel contexte, c'est davantage par désespoir que par audace que Marsch introduirait à son composé des éléments qui n'ont pas encore fait leurs preuves dans le circuit Garber. Et dire que la chimie tarde à opérer!

Il faut aussi se demander de quelle manière sera perçu le message si on décide de laisser des joueurs de premier plan sur le banc. Prenons l'exemple du gardien Donovan Ricketts. Après un bon match à Columbus, il a connu une sortie désastreuse face aux Red Bulls. Marsch pourrait être tenté de le secouer en envoyant Greg Sutton dans la mêlée. Ce faisant, il risquerait toutefois d'ébranler sérieusement la confiance fragile de son gardien partant. J'ai donc l'impression qu'il cherchera à remonter le moral de Ricketts en le faisant jouer face au Real Salt Lake.

Autre source d'inquiétude pour l'état-major de l'Impact: la défense. En accordant cinq buts aux Red Bulls samedi, elle a montré de nombreux signes de faiblesse. Défenseurs latéraux qui se font déborder, arrières centraux nonchalants au marquage, plusieurs ont dû faire des cauchemars en revoyant le film du match.

Marsch insistera certainement pour qu'on resserre l'étau à Salt Lake. Même sans joueur désigné dans sa formation, le Real est une formation à craindre sur le plan offensif. Ceux qui entoureront Matteo Ferrari au Rio Tinto Stadium devront se préparer en conséquence.

Bien que les rares sources de satisfaction du match à New York se situent au milieu de terrain et en attaque, c'est probablement à ces postes que l'entraîneur introduira des renforts tout en espérant un rendement semblable à celui de samedi dernier. Qu'ils le prennent comme une punition ou comme une simple rotation, Marsch pourra citer en exemple Patrice Bernier, qui a disputé son meilleur match de la saison après qu'il eut été retiré de la rencontre précédente à la mi-temps. Inutile de chercher plus loin pour trouver un exemple de force de caractère.