Le Real Madrid de Jose Mourinho et le FC Barcelone, renforcé par Villa, sont les principaux favoris pour succéder à l'Inter Milan en Ligue des champions, tout comme les clubs anglais (Chelsea, Manchester United et Arsenal), voire le finaliste malheureux, le Bayern Munich.

Mais à tout seigneur tout honneur: l'Inter pourra-t-il être le premier club à conserver son titre en C1 depuis que son rival de l'AC Milan l'a fait en 1989 et 1990 ? C'est peu probable. Le club s'est peu renforcé, se contentant de l'arrivée de deux espoirs (le Français Biabiany et le Brésilien Coutinho).

Et si l'Inter a conservé ses stars (Sneijder, Milito, Eto'o, Maicon), l'interrogation porte sur son entraîneur. Difficile pour Rafael Benitez de prendre la place du «Special One» Jose Mourinho, qui avait emmené le club au triplé en 2010... «Ce n'est pas encore mon Inter parce qu'il n'y a pas encore beaucoup de moi dans cette équipe», a déjà prévenu Benitez, qui avait conduit Liverpool au sacre en 2005.

José Mourinho justement a débarqué à Madrid pour vaincre la malédiction qui fait chuter le Real au stade des 8e de la Ligue des champions depuis six ans. Indigne pour un club d'un tel standing. L'entraîneur portugais, qui a posé sa griffe sur le recrutement (Özil, Khedira, Di Maria et Ricardo Carvalho), n'a pas eu l'attaquant supplémentaire qu'il réclamait. Mais avec Cristiano Ronaldo (rétabli), Higuain et Benzema, il a du lourd.

Messi jugé sur ses actes

Et le Barça ? Le club qui a tout gagné en 2009 (six trophées) fut demi-finaliste en 2010. Est-ce le signe d'un essoufflement ou d'une régularité au haut niveau ? Cela dépendra comme toujours des joueurs clef, le couple Xavi-Iniesta et surtout Messi. L'Argentin sera notamment jugé sur sa capacité à débloquer le score dans les matches fermés, ce qu'il n'avait su faire en demi-finale contre l'Inter la saison dernière.

Les signaux sont plutôt positifs: Ibrahimovic, snobé par Pep Guardiola, a été remplacé par David Villa, et Yaya Touré par Mascherano. La formation catalane est tombée dans le groupe le plus faible, avec le Panathinaïkos, Copenhague et Kazan. Même si le club russe est le dernier à s'être imposé au Camp Nou sur la scène européenne, en octobre 2009 (1-2)...

Après une année sans demi-finale de C1, les clubs anglais sont prêts à revenir en force. Avec au premier chef Chelsea, champion en titre et impressionnant en début de saison. Les Blues misent sur la continuité. Et si Ballack est parti, Essien est revenu de blessure, de manière tonitruante.

Quel visage pour Manchester United ?

Le propriétaire du club, Roman Abramovitch, réussira-t-il enfin à mettre la main sur son Graal ? Les Londoniens ont, en tout cas, un premier tour aisé (avec Marseille, le Spartak Moscou et Zilina).

Manchester United (vainqueur de la C1 en 2008) paraît moins fringant. Les Red Devils sont très dépendants de la forme de Wayne Rooney, empêtré dans des affaires de moeurs. Et les venues des jeunes Mexicain Javier Hernandez (22 ans) et Brésilien Bebe (20 ans) semblent concerner l'avenir davantage que l'actuelle saison.

Comme toujours, l'équipe d'Arsenal se présente comme séduisante en début d'exercice. Parmi sa colonie de Frenchies, Diaby et Nasri ont l'occasion de prendre une nouvelle dimension. Arsène Wenger a su retenir son capitaine Fabregas, fortement courtisé par le Barça, et a attiré Chamakh (ex-Bordeaux), sans doute plus utile que le Danois Bendtner.

Wenger justement s'interroge sur son avenir. Un bon parcours en Ligue des champions lui permettrait d'aborder cette question en position de force en fin de saison. En attendant, les Gunners pourront se faire les dents au sein d'un groupe moyen (Donetsk, Braga et Partizan Belgrade).

Le Bayern, finaliste malheureux en 2010, voudra rééditer son exploit, en s'appuyant sur les Allemands qui ont brillé au Mondial (Lahm, Schweinsteiger, Müller). Actuellement privé de Robben, il dépendra de la forme de Ribéry. Enfin l'AC Milan, qui a réuni une attaque alléchante (Ibrahimovic, Pato, Ronaldinho et Robinho) compte revenir parmi les grands.