U comme universel

Retracer les débuts du mouvement revient à mettre en opposition plusieurs théories. Si la partisanerie sportive est aussi vieille que les combats de gladiateurs, l'Amérique du Sud et l'Europe revendiquent l'apparition des premiers groupes Ultras.

«On pourrait penser que c'est en Europe, mais certaines personnes vont dire que c'est dans les favelas du Brésil dans les années 1940, résume Bachir Sirois-Moumni, étudiant à l'UQAM qui mène une recherche sur le mouvement Ultras en Amérique du nord.

«En terme de regroupement, cela s'est surtout vu dans les années 1960 en Angleterre où se sont déterminées les tribunes locales et adverses (home et away end). Puis, tous les termes et la notion spectaculaire du mouvement ultra se sont développés en Italie. Que ce soit les tifos ou les chants qui, en Angleterre, se limitait à Attack, defense... »

Aujourd'hui, le mouvement Ultra est donc universel et dépasse largement le cadre du soccer. On peut le retrouver dans le basketball, le handball ou encore le hockey. À l'image de l'Arch City Army qui essaie d'animer le Nationwide Arena lors des matchs locaux des Blue Jackets de Columbus.

L comme Lien avec le club

Si certains Ultras sont subventionnés par les clubs, le groupe montréalais se veut totalement indépendant. Malgré quelques anicroches, la collaboration est de plus en plus poussée avec l'Impact depuis l'inauguration du Stade Saputo et l'épopée en Ligue des champions. Par exemple, le club fournit un local entre les tribunes sud et est afin qu'ils y entreposent leur matériel.

Le soutien indéfectible affiché par les Ultras cède parfois le pas à la critique. Ils avaient ainsi boycotté la première mi-temps du match suivant la raclée de 6 à 1 subie par l'Impact face à Toronto, en 2009.

T comme tifo

L'entrée des joueurs sur le terrain est un moment-clé pour les Ultras qui peuvent alors dévoiler leurs tifos, ces animations visuelles faites à partir de bâches, de drapeaux, de feuilles en plastique, de banderoles ou d'écharpes. Malgré leur effet spectaculaire, les fumigènes sont interdits dans les stades pour des raisons de sécurité.

R comme réputation

Établir un classement des meilleurs groupes Ultras au monde est un exercice totalement subjectif. Les plus passionnés se retrouvent autant dans les tribunes de Boca Juniors (La Doce) que de l'AC Milan (Brigate rossonere), Sankt-Pauli (Ultras Sankt-Pauli) ou l'Olympique de Marseille (South Winners). Les Ultras montréalais puisent leur inspiration dans une multitude de stades.

«On essaie de varier les influences, pour pas être un duplicata du groupe X ou Y, explique Éric. Nous avons tendance à regarder ce qui se fait chez les groupes de notre taille, voire d'une taille légèrement supérieure. Il y a quelques années, nous nous sommes inspirés de ce qui se faisait à Neuchâtel, du côté des Fanatix qui faisait des choses intéressantes sur le plan visuel et animation. Ça nous a aidé à progresser vers un objectif réalisable.»

A comme ambiance

Que ce soit en Coupe du monde ou dans les divers championnats de la planète, le spectacle est autant sur le terrain que dans les tribunes. Contrairement à la culture sportive nord-américaine, les équipes utilisent le moins d'effets sonores possibles, laissant ainsi la part belle au public et, donc, aux Ultras.

«Dans la tradition du foot, c'est la foule et les joueurs qui créent l'ambiance, tient à rappeler Christian, l'un des porte-parole des UM02. Ce n'est pas une musique de D.J à 200 décibels comme au Centre Bell. S'il y a une ambiance que l'on ne veut pas au Stade Saputo, c'est bien celle du Centre Bell. Ce n'est pas du foot.»

S comme Stades

Les Ultras sont traditionnellement regroupés derrière chaque but dans une tribune qui porte le nom de kop. L'histoire veut que le nom ait été donné en référence à la Bataille de Spion Kop qui a vu la défaite de l'Angleterre face aux Boers, les paysans blancs d'Afrique du Sud.