L'entraîneur-chef John Limniatis a écopé pour le début de saison médiocre de l'Impact (0-4-1). Le directeur technique Nick De Santis l'a congédié jeudi, moins d'une année après l'avoir engagé pour le remplacer.

«Les problèmes viennent aussi des joueurs, mais c'est l'entraîneur qui finit par payer, a expliqué De Santis, jeudi après-midi au cours d'une conférence de presse. C'est triste, mais c'est comme ça. Même si John est mon ami, il le fallait.»

De Santis lui a annoncé la nouvelle jeudi vers 14h30. Peu après, il a rencontré les joueurs pour leur rappeler leurs responsabilités dans les déboires de l'équipe, et aussi pour leur présenter leur nouvel entraîneur-chef par intérim, Marc Dos Santos.

Dos Santos était entraîneur-adjoint depuis juin 2008. Il sera maintenant épaulé par Mauro Biello (devenu joueur-entraîneur) et Andrea Di Pietrantonio, qui se joignent à Youssef Dahha (gardiens) au sein de l'équipe d'adjoints.

Quant à Limniatis, il doit continuer à travailler pour l'Impact. Il demeure un de ses «bâtisseurs». Pour le reste, son nouveau rôle n'est pas encore déterminé. Afin de ne pas «déranger l'équipe dans sa préparation», il préfère attendre la semaine prochaine avant de commenter son congédiement.

Sa réaction jeudi en apprenant la nouvelle? «John m'a dit qu'il était réaliste, s'est contenté de raconter De Santis. En acceptant le job, il savait tout ce que cela impliquait si les choses devaient mal aller.»

Problèmes depuis le Mexique

Plus tôt en mai, le milieu de terrain Sandro Grande a été suspendu pour avoir violé un règlement d'équipe, sans qu'on donne plus de détails ; il a raté le match d'ouverture à Montréal. Le congédiement de Limniatis est-il lié à cette décision et à sa discipline stricte? «Pas pantoute», a assuré De Santis.

Le directeur technique a avoué jeudi que «le message ne passait plus dans le vestiaire». Mais il a refusé de donner plus de détails.

Selon lui, s'il faut trouver une cause précise au congédiement, il faut remonter au match contre le Santos Laguna, le 5 mars dernier au Mexique. L'Impact s'est effondré en deuxième demie, alors que le Santos a marqué cinq buts pour effectuer une spectaculaire remontée.

«Les problèmes ont commencé là, croit De Santis. Il y a eu des hauts et des bas, mais pas assez de constance. Les résultats ne venaient pas. C'était difficile, car nous avons de grands objectifs. Il fallait apporter ce changement avant que les choses n'empirent.»

De Santis a assuré toutefois qu'il ne s'agissait pas d'une «décision de panique».

Rappelons qu'après la défaite au Mexique, l'Impact a amorcé sa saison avec une nulle contre le Battery de Charleston. Il a enchaîné avec quatre défaites, la dernière mercredi à Toronto. L'équipe reçoit vendredi soir le Battery de Charleston, avant d'affronter l'Aztex d'Austin ce dimanche, puis les Whitecaps de Vancouver mercredi.

Dos Santos est prêt

Marc Dos Santos semblait à la fois content et surpris jeudi. «J'attendais depuis longtemps ce genre de défi, mais il est venu plus vite que prévu», a-t-il admis.

Dos Santos a travaillé quatre ans avec Limniatis comme coordonnateur technique au Lac-Saint-Louis. Les deux se sont ensuite retrouvés avec l'Impact en juin dernier. «C'est spécial de remplacer John, a-t-il dit, car c'est un bon ami. Mais je ne peux pas penser au passé. J'ai maintenant un groupe de joueurs à diriger.»

Âgé de seulement 31 ans, il devient le huitième entraîneur de l'histoire de l'Impact. Il dirigera des joueurs plus âgés que lui. Cela ne l'inquiète pas. «L'âge ne veut pas dire grand-chose en matière de leadership, a-t-il assuré. À 28 ans, je coachais déjà l'attaque. Et regardez Beethoven : à 5 ans, il jouait mieux du piano que des gars de 30 ans. Quand t'es prêt, t'es prêt.»

Dos Santos a ajouté qu'il est «né pour faire quelque chose comme cela». Sa carrière d'entraîneur a débuté à 16 ans, alors qu'il dirigeait l'équipe de son école secondaire au Portugal. Il a complété des stages avec trois clubs de première division au Portugal : Boavista FC, SC Beira Mar et FC Porto.

Mais dans les prochains jours, il ne se concentrera pas sur la technique. Sa priorité est de travailler la préparation mentale des joueurs et de leur redonner confiance. «On ne peut pas regarder dans le passé ou se projeter dans le futur. Il faut jouer chaque match comme si c'était une finale», a-t-il répété.

Et la pression? «Oui, je ressens de la pression de gagner (vendredi soir), et j'aime ça. Mais il n'y a pas vraiment de pression au foot. J'y vois plutôt des occasions. La vraie pression, c'est de ramener de la nourriture sur la table de ta famille.»