Il était une des stars attendues de l'Euro-2012 et il est la première tête d'affiche à dire au revoir au tournoi: Zlatan Ibrahimovic est d'ores et déjà éliminé avec la Suède dès le 2e match du groupe D, par la faute d'une reconversion tactique qui n'a pas fonctionné.

L'imposant Suédois (1,94 m; 94 kg) aux cheveux longs ramenés en catogan façon samouraï a bien la technique qu'il faut pour assurer la «mène» d'un match. Mais les réflexes d'avant centre reviennent au galop et lui jouent parfois des tours. John Terry, un de ses gardes du corps anglais en a profité vendredi à Kiev, pour intercepter ses balles destinées à Johan Elmander.

La défaite de lundi face à l'Ukraine (2-1) avait déjà fait naître quelques doutes. Mais il était sans doute trop tard aux yeux du sélectionneur suédois Erik Hamren pour renoncer à ce 4-4-1-1 avec «Ibra» en soutien de l'attaquant.

Après sa superbe saison avec l'AC Milan (28 buts en championnat), Ibrahimovic savait ce que tout le monde attendait de lui. Il n'a pas été à la hauteur. Lundi, la star, ce fut Shevchenko, chez lui à Kiev, qui éclipsa d'un doublé le but d'«Ibracadabra» (2-1).

Aile de pigeon

Vendredi, ce sont des joueurs moins connus et moins attendus qui lui ont volé la vedette: Carroll, Wellbeck et Walcott, les buteurs (victoire 3-2 contre la Suède). C'était le dernier match où l'Angleterre devait jouer sans sa star, Wayne Rooney, suspendu les deux premiers matches pour un coup de pied stupide donné à un adversaire en octobre lors du dernier match des qualifications au Monténégro.

Ce n'est même pas «Ibra» qui a marqué pour la Suède (Johnson contre son camp, et Mellberg).

Ibrahimovic promettait pourtant à ses fans une grande cuvée. «J'ai vécu ma meilleure saison, avait confié "Ibra" au quotidien suédois Aftonbladet. Je suis comme le bon vin, je m'améliore avec les années.»

Mais il n'arrive décidément pas à se défaire complètement de cette image de joueur qui brille contre Lecce ou la Finlande mais se cache contre Barcelone ou l'Angleterre, cet adversaire fatal dans la capitale ukrainienne vendredi.

L'Euro dit adieu à un de ses artistes, qui en 2004 avait marqué les esprits. Cet adepte des arts-martiaux avait réussi un but à la Bruce Lee lors d'un match de poules contre l'Italie. A cinq minutes de la fin, il égalisa (1-1) avec cette incroyable aile de pigeon à l'envers et en extension devant Gianluigi Buffon et au-dessus de Christian Vieri. Huit ans plus tard il est resté cloué au sol.