L'Espagne, championne d'Europe en titre, a réussi son entrée dans les qualifications du Mondial-2010 avec quatre victoires en autant de matches, 10 buts marqués, un seul encaissé et un style de jeu en passe de devenir une marque déposée.

Tout n'a pas été parfait mais le sélectionneur Vicente del Bosque, qui n'a pour l'instant connu que la victoire à la tête de l'Espagne (en ajoutant un match amical remporté 3-0 au Danemark), gère pour l'instant à merveille l'héritage de Luis Aragones. Après la difficile victoire en Belgique mercredi (2-1), l'Espagne, qui n'a pas encore joué contre l'autre favori du groupe 5, la Turquie, est désormais invaincue depuis 27 matches.

La dernière équipe à avoir battu la «Seleccion» est la Roumanie, lors d'un match amical le 15 novembre 2006.

Del Bosque, qui apparaît comme l'anti-Domenech face aux médias -jamais un mot plus haut que l'autre- semble déjà avoir intégré les forces et faiblesses de son effectif.

Mercredi, ses remplacements ont été payants: le milieu de terrain Cesc Fabregas, qui a pris la suite de l'attaquant Fernando Torres (blessé dans le premier quart d'heure), a permis aux Espagnols de reprendre le contrôle du ballon et l'attaquant Dani G-iza, entré en fin de match à la place du milieu Andrés Iniesta, a offert le ballon du 2-1 à David Villa.

Del Bosque a bien sûr la chance de disposer d'un groupe exceptionnel, qui plus est conscient d'être attendu aux quatre coins de l'Europe. «Le maillot de l'équipe d'Espagne a toujours beaucoup pesé, encore plus maintenant», assurait récemment le milieu d'origine brésilienne Marcos Senna.

Villa comme Di Stefano

L'Espagne, et c'est une nouvelle pour personne, dispose d'un grand gardien de but, Iker Casillas, auteur de deux arrêts décisifs en Estonie (victoire 3-0), dont le premier à 0-0.

Avant le but de l'attaquant belge Wesley Sonck (7e), l'Espagne n'avait pas encaissé de but depuis celui marqué par le Grec Angelos Charisteas lors du dernier match de la phase de groupes de l'Euro (victoire 2-1), ce qui a permis à la paire Iker Casillas/José Manuel Reina d'établir un nouveau record d'invincibilité, de 717 minutes, selon des chiffres de la Fédération espagnole, faisant mieux que le tandem Andoni Zubizarreta-Paco Buyo.

Le seul Casillas, en course pour le Ballon d'or, est resté 617 minutes invaincu.

Son milieu de terrain est toujours étincelant. Mercredi, c'est Andrés Iniesta qui a brillé un peu plus que les autres avec un but -celui de l'égalisation- digne d'un Diego Armando Maradona.

Sans oublier son arme offensive N.1: David Villa, meilleur buteur de l'Euro. Auteur du but de la victoire à Bruxelles, Villa, qui a aussi marqué contre la Bosnie (1-0), a signé un doublé devant l'Arménie (4-0) et transformé un penalty en Estonie (3-0), en est désormais à 23 buts en 40 sélections.

L'attaquant de Valence a fait aussi bien qu'Alfredo di Stefano et est entré dans le Top 5 des meilleurs buteurs de la «Seleccion».