Alors que le Bayern Munich redresse tout juste la tête en Championnat d'Allemagne et peut décrocher son billet pour les 8e de finale de la Ligue des champions mercredi à Cluj, son emblématique président Uli Hoeness règle ses comptes publiquement avec son entraîneur Louis van Gaal.

Très discret dans les médias depuis qu'il a quitté fin 2009 son poste de manageur général pour celui de président du conseil de surveillance, Hoeness a fait une exception dimanche et délivré l'un de ses célèbres coups de gueule.

Van Gaal est «quelqu'un de difficile», «qui n'est pas ouvert à la discussion» et «n'accepte pas l'avis des autres», a-t-il asséné.

A le croire, Hoeness prenait sur lui depuis des semaines pour ne pas déverser son courroux sur l'entraîneur dont il a récemment prolongé le contrat jusqu'en 2012.

Mais le Bayern, champion en titre et finaliste de la Ligue des champions 2010, commence à trouver son rythme en Bundesliga avec trois matches sans défaite de suite (2 larges victoires et 1 nul) et une 7e place plus conforme à son standing. Donc Hoeness a pu se «lâcher».

Entre deux personnalités aux caractères et aux ego aussi affirmés, les conflits sont inévitables. Celui-ci est appelé à durer, même si l'autre président du club, Karl-Heinz Rummenigge, s'est proposé comme médiateur.

Surplus

La raison de ce déferlement de critiques ? La parution le mois dernier de la version allemande de la biographie de Van Gaal où il égratigne ses dirigeants. Et surtout, le comportement du technicien néerlandais avec certains joueurs.

«Quatre-cinq de nos joueurs ont été complètement sous-estimés et on se rend compte maintenant qu'on a bien besoin d'eux», a déploré Hoeness en référence à Mario Gomez, plus gros transfert de l'histoire de la Bundesliga, Anatolyi Tymoschuk ou Martin Demichelis.

Avec la cascade de blessures qui affecte les titulaires habituels (Klose, Van Bommel, Robben, Ribéry, Olic), ces joueurs que Van Gaal ne se gênait pas pour présenter comme superflus -Gomez devait être prêté à Liverpool avant le veto d'Hoeness- permettent au Bayern de tenir la tête hors de l'eau.

Hoeness, qui incarne le Bayern Munich depuis plus de 30 ans, reproche principalement à Van Gaal de n'en faire qu'à sa tête et de diriger «un one man show»: il a refusé tout renfort cet été, une première dans l'histoire du Bayern, qui a ainsi laissé échapper Sami Khedira et Mesut Özil au Real Madrid.

Attaqué comme jamais dans sa carrière, Van Gaal n'a pas encore réagi, mais ne devrait pas rester les bras croisés.