Ce fut si court que ce ne fut même pas touchant. Dans un match décisif et sans lendemain, lundi, les Canadiennes ont été rossées 4-0 par les Australiennes.

Le score illustre à peine à quel point les Matildas ont été dominantes et jamais mises en danger par les Rouges au courant de la rencontre. La meilleure chance du Canada a été une frappe de l’extérieur de la surface d’Évelyne Viens. C’est la seule fois de la rencontre qu’il y a eu de l’espoir, et c’était à la 89minute.

Le scénario était simple pour l’Unifolié : une victoire ou un verdict nul était synonyme de qualification pour la ronde des 16. Alerte aux divulgâcheurs, ça n’est pas passé proche.

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Hayley Raso (16) a marqué le premier but de l’Australie.

L’Australie a pris les devants dès la 9minute et n’a plus regardé derrière. En fait, les Canadiennes ont eu une chance en or de revenir dans le match gracieuseté de l’arbitre vidéo.

Les hôtesses ont doublé leur avance en fin de première mi-temps, cependant, l’arbitre a signalé un hors-jeu et a offert une seconde chance aux Canadiennes. Ce nouveau souffle n’a même pas duré une minute avant que l’Australie prenne l’avance 2-0, cette fois pour de bon.

Malgré quatre changements à la mi-temps, le résultat en seconde demie a été le même : les Australiennes ont filé aisément vers le filet adverse tandis que les Canadiennes ont eu de la difficulté à arracher le moindre tir.

  • La déception se lit sur le visage de la gardienne canadienne Kailen Sheridan alors qu’elle est consolée par Ashley Lawrence.

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    La déception se lit sur le visage de la gardienne canadienne Kailen Sheridan alors qu’elle est consolée par Ashley Lawrence.

  • Christine Sinclair (au centre) espérait devenir la première joueuse à avoir marqué dans six Coupes du monde différentes.

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    Christine Sinclair (au centre) espérait devenir la première joueuse à avoir marqué dans six Coupes du monde différentes.

  • Vanessa Gilles

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    Vanessa Gilles

  • Quinn et Cloé Lacasse

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    Quinn et Cloé Lacasse

  • De gauche à droite : Ellie Carpenter, Charlotte Grant, Mary Fowler et Clare Polkinghorne célèbrent la qualification de l’Australie pour la ronde des 16.

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    De gauche à droite : Ellie Carpenter, Charlotte Grant, Mary Fowler et Clare Polkinghorne célèbrent la qualification de l’Australie pour la ronde des 16.

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« Les Australiennes ont commencé le match en force. Elles ont exécuté leur plan de match à la perfection et ont pris le contrôle du jeu. Nous, on faisait exactement ce qu’elles souhaitaient », a affirmé Sophie Schmidt après la rencontre au micro de la compétition.

La vedette australienne Sam Kerr, qui se remet d’une blessure à un mollet, n’a même pas eu à être appelée en renfort dans la rencontre. Elle pouvait bien rire sur le banc, sa nation a finalement terminé au sommet du groupe B. Le Nigeria termine en deuxième place et accédera à la phase éliminatoire.

Le Canada a donc pris la troisième place et fera ses bagages.

On est en état de choc et déçues. On a le sentiment d’avoir laissé tomber le Canada.

Sophie Schmidt, joueuse canadienne

Un constat fort pour ce duel, mais qui se veut le point culminant de ce chapitre.

Un Mondial de déceptions

Les derniers mois de l’équipe canadienne féminine ne sont pas nécessairement joyeux. En rappel, l’équipe avait fait la grève en février lors de la SheBelieves Cup afin d’obtenir une égalité de traitement et salariale avec leurs homologues masculins.

Ce sont surtout les problèmes hors du terrain qui ont attiré l’attention. Jusqu’à lundi dernier, il n’y avait aucune entente au sujet de la rémunération entre Canada Soccer et ses joueuses. Même si une entente provisoire a été ratifiée, les joueuses n’étaient pas pleinement satisfaites et le moral bas s’est aussi transposé sur le terrain.

Depuis cette coupe en février, le Canada n’a gagné que deux de ses huit derniers matchs. Il n’a aussi disputé qu’un seul match amical entre la SheBelieves Cup et son camp préparatoire. Tout cela est vrai, mais lundi, ce n’était pas un manque de cohésion qui a fait la différence.

L’année a-t-elle été vraiment très difficile ? Absolument. Mais en fin de compte, nous sommes venues ici ce soir en pensant que nous aurions dû être capables de gagner. Et nous ne l’avons pas fait. Nous devons faire une introspection.

Bev Priestman, entraîneuse de l’équipe canadienne

C’est plutôt un manque d’ambition, de vouloir et des décisions tactiques discutables. Ultimement, c’est un Mondial raté pour les Canadiennes, qui n’ont marqué que dans une seule partie et n’ont peut-être joué qu’une seule bonne mi-temps de tout le tournoi – la seconde face aux Irlandaises.

Il n’y aura pas grand-chose de positif à retenir de cette aventure australienne, outre ce qui pouvait être les derniers souvenirs de Christine Sinclair à la Coupe du monde.

En hausse : Sophie Schmidt

À son dernier match avec l’équipe canadienne, Sophie Schmidt a fait du bien après son arrivée sur le terrain. À l’instar de sa rentrée contre l’Irlande, la vétérane de 34 ans a aidé les Canadiennes à mieux jouer vers l’avant. Après 224 matchs dans l’uniforme rouge, elle termine sur une note positive. Du moins, sur le plan personnel.

En baisse : Bev Priestman

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L’entraîneuse Bev Priestman

La sélectionneuse a connu une Coupe du monde catastrophique. Elle n’a pas été en mesure de résoudre la défense du Nigeria et s’est fait sauver par un but chanceux contre les Irlandaises. Cette fois, elle a tout simplement mal évalué son adversaire, qui l’a supplantée sur les plans tactique et émotif, et ce, dès la première minute de jeu. Elle a aussi fait fi des joueuses qui connaissaient un fort tournoi (Schmidt et Cloé Lacasse, notamment), pour favoriser certaines qui étaient en perdition. Une analyse de ses choix sera impérative.

Le chiffre du match : 1

C’est la première fois qu’un champion olympique en titre se fait éliminer à la Coupe du monde avant les quarts de finale. Le Canada a pourtant réussi à ne pas se classer pour les huitièmes de finale. Un échec sur toute la ligne.

Lisez « Canada Soccer doit en faire plus, avertit Christine Sinclair »