En ce samedi soir au stade Saputo, le CF Montréal est arrivé au terme de sa séquence de 10 matchs en 33 jours, et ce, après « avoir reçu une claque ».

Ladite claque, selon Hernán Losada, entraîneur-chef de l’Impact, c’est cette défaite en finale du Championnat canadien trois jours plus tôt contre les Whitecaps de Vancouver. Assez complexe de se remettre en selle aussi rapidement. Qui plus est, ses troupiers croisaient le fer avec le Minnesota United, une puissance sur la route.

Toute la logique pointait vers un résultat difficile, une soirée éreintante. Or, c’est l’inverse qui s’est produit.

Sans complexe, le CFM a profité d’un doublé de Mason Toye – contre son ancien club – pour s’imposer 4-0. Et ainsi se termine l’exténuant long passage, avec des feux d’artifice et une pluie de buts. Un match référence sur le plan offensif.

Les visiteurs en ont vu de toutes les couleurs, notamment du bleu derrière leur ligne défensive souvent prise en défaut. Après 20 matchs en gris cette saison, le club a profité de son premier duel avec un maillot à domicile pour briller et obtenir son huitième gain en neuf sorties à la maison.

Par le fait même, après cette 17e rencontre en MLS, le point indiquant la mi-saison, les Montréalais se sont emparés virtuellement du 9e rang, le dernier donnant accès à la danse automnale.

Ils pourront maintenant laisser la poussière retomber, reprendre leurs énergies et se préparer pour la dernière ligne droite de la campagne.

C’était honnêtement très fatigant [comme séquence]. J’étais fatigué. Si je me sens comme ça, je ne peux imaginer comment se sentent les joueurs après ce programme de folie. C’est fou. La chose la plus importante de ce groupe, comme on a vu aujourd’hui : n’importe qui peut rentrer dans le onze et l’équipe continue à fonctionner.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CF Montréal

C’est l’aspect le plus important de cette traversée du désert. Lorsqu’ils ont été appelés à la barre, les joueurs de soutien ont rendu de fiers services. Losada s’est permis de faire tourner quatre défenseurs centraux tout le long de cette séquence. Il n’a pas hésité à employer différents latéraux également. Si au milieu de terrain ç’a été plus mince, les performances convaincantes de Nathan Saliba par les temps qui courent promettent pour la suite des choses.

PHOTO ERIC BOLTE, USA TODAY SPORTS

Le milieu de terrain Nathan Saliba (19) contourne son homologue du Minnesota United Joseph Rosales (8).

La position qui a été la plus intéressante toutefois est celle d’attaquant de pointe. Lorsque Romell Quioto est tombé au combat, il a semblé impossible à remplacer. Le pilote argentin préférait y aller avec seulement un attaquant en faveur de deux milieux offensifs. Maintenant que le périple est derrière lui, il se réjouit des succès des attaquants, tellement qu’il en choisit deux par rencontre.

La charge de travail a été répartie entre Chinonso Offor, Sunusi Ibrahim et Mason Toye.

Ibrahim a connu d’excellentes sorties récemment, Toye a monté en puissance après son retour et Offor est demeuré constant avec ce qu’il a démontré depuis le début de la saison.

« On n’a pas beaucoup d’attaquants disponibles, donc on doit absolument les mettre en confiance », a noté Losada après la rencontre.

Il a conclu en expliquant que « c’est ça, la force du groupe », que les « 24 joueurs peuvent tous jouer et ont tous reçu des minutes ». Et c’est, selon lui, le plus grand atout pour la suite des choses.

Toucher du bois

Quand il a été question des blessures, Losada a interrompu momentanément sa phrase, a cogné doucement avec son poing sur sa tête pour ne pas porter la guigne.

N’avoir que Samuel Piette et Quioto sur la liste des blessés après « autant de voyages » a tenu du miracle, selon l’instructeur. Ils ont aussi retrouvé le gardien remplaçant James Pantemis et Toye, de retour d’une opération au genou droit. Toye a été le joueur du match contre le Minnesota.

« Il a travaillé fort pour revenir de sa blessure. C’est une gestion des minutes pour son retour, on les a fait progresser lentement », a affirmé Losada au sujet du numéro 13.

Toye, de son côté, a mentionné à plusieurs reprises que son plus grand défi sera de demeurer en santé. Concernant son ancien club, de passage au sud de la frontière, il ne garde que de bons souvenirs.

« Ils m’ont formé comme numéro 9, a-t-il lancé. […] Ils ont laissé des petites pépites d’or que je n’avais pas remarquées sur le moment dans mon esprit. »

« Je n’ai aucune rancune », a-t-il ajouté.

Après une défaite aussi humiliante, peut-être que le Minnesota United ne partage pas le sentiment.

En hausse : Nathan Saliba

Ne croyez pas que le fait qu’il n’a joué que 45 minutes est signe d’une mauvaise soirée au bureau. Le Québécois a été excellent. Physique et hargneux, Saliba a tenté de récupérer tous les ballons et a insufflé une dose d’énergie hautement nécessaire dans un milieu essoufflé.

En baisse : Lassi Lappalainen

Quand une performance collective est si convaincante, il est plus difficile d’identifier un joueur qui n’a pas été à la hauteur de ses standards. Le Finlandais a été le joueur qui n’a pas su s’harmoniser avec ses coéquipiers, et alors que le couloir droit fonctionnait à plein régime, le couloir de Lappalainen était moins dynamique.

Le chiffre du match : 7

C’est un septième gain consécutif à domicile, toutes compétitions confondues, pour les Montréalais. Une séquence lors de laquelle ils n’ont pas accordé le moindre but, en partie grâce à leur portier Jonathan Sirois, mais aussi grâce à leur défense plus étanche.