L'Impact de Montréal n'est pas dupe. Il sait très bien qu'il risque de vivre de très courtes séries éliminatoires s'il amorce son match de barrage contre le Toronto FC de la même façon qu'il ne l'a fait dimanche, face au même club.

Le onze montréalais a amorcé mollement le dernier match du calendrier régulier et ses adversaires en ont profité pour contrôler le jeu, cadrer quatre tirs et retourner au vestiaire avec une avance d'un but.

«Nous ne nous sommes pas présentés, a accusé le milieu de terrain Nigel Reo-Coker. Ça n'avait rien à voir avec les entraîneurs ou la stratégie utilisée: c'était de notre faute. (...) Nous n'avions aucune conviction. C'est comme si nous avions peur. En deuxième demie, nous avons joué de la façon dont nous devons le faire (ce jeudi).»

«La première demie n'était pas à la hauteur, je pense qu'on le sait, a renchéri le milieu Dominic Oduro. (...) Nous sommes en séries. L'atmosphère sera différente, tout le monde luttera plus fort. Nous aurons besoin de tout le monde et surtout, nous devrons mettre de la pression, nous ne pourrons pas juste s'asseoir et absorber leur pression. Nous devrons dicter le rythme. Et quand nous obtiendrons un but, nous devrons en mettre davantage. Nous devons montrer à tout le monde de quel bois on se chauffe. Ça doit commencer dès jeudi.»

Après que l'entraîneur-chef Mauro Biello et quelques joueurs eurent pris la parole à la mi-temps, l'Impact a complètement renversé la vapeur. L'équipe a cadré cinq tirs, dont les deux superbes filets de Didier Drogba, en plus de tirer près d'une dizaine de fois en direction de la cage défendue par Chris Konopka pour s'en tirer avec une victoire de 2-1 et - surtout - l'avantage du terrain pour ce match de barrage.

Lors des cinq matchs disputés entre les deux équipes cette saison - trois en MLS, deux en Championnat canadien -, l'équipe locale l'a toujours emporté.

«C'est important de jouer à domicile, car on s'abreuve de l'énergie de la foule, a dit Oduro. Vous vous sentez en sécurité, vous n'avez pas de crainte. C'est un gros avantage dans une formule d'un match suicide.»

«C'est crucial d'être chez nous, a ajouté le défenseur Hassoun Camara. Quand on regarde les statistiques, ça nous donne un avantage certain, mais ça ne vous garantit pas de gagner le match. Il faut le jouer et être prêt à 100%. Mais ça donne des ailes et l'envie de se surpasser pour son club et sa ville.»

Un mal pour un bien

Philosophe, Biello n'a pas voulu revenir sur les déboires du début de rencontre du onze montréalais. Il croit plutôt que l'équipe a appris de ces 45 minutes difficiles.

«Je pense que c'était une bonne chose de nous mettre dans une situation difficile et de s'en sortir. Nous savons que c'est une bonne équipe et qu'elle peut nous faire mal si nous ne sommes pas à notre meilleur. Il faut reproduire ce que nous avons fait en deuxième demie et finir nos actions. Si nous sommes capables de faire ça, nous allons connaître du succès.»

L'autre clé pour connaître du succès sera aussi de contenir les vedettes du TFC Michael Bradley et surtout, Sebastian Giovinco.

«En même temps, nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur un joueur, a prévenu Reo-Coker. Oui, (Giovinco) est un bon joueur, mais nous devons mettre l'accent sur ce que nous devons faire pour l'emporter. Nous devons amorcer la rencontre avec une bien meilleure intensité que nous l'avons fait dimanche. Nous devons avoir plus de conviction.»

Mais pour Oduro, la tâche ne s'annonce pas facile.

«Un joueur de sa trempe, vous ne pouvez pas l'arrêter, seulement le contenir. Souhaitons que nous pourrons le garder le plus près possible de son but. Sinon, nous devons l'empêcher de toucher au ballon. (...) Nous devons les empêcher de courir autour et à travers nous. Nous devons demeurer compacts, aussi haut que possible, pour ensuite, quand nous avons le ballon, faire ce que nous faisons de bien.»