Jack Warner, qui fait partie des dirigeants de la FIFA qui ont été arrêtés par le Département américain de la justice pour corruption mercredi, a joué un rôle-clé dans le développement du soccer canadien au fil des ans.

L'homme originaire de Trinité-et-Tobago était le président de la CONCACAF - qui réunit l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes - de 1990 à 2011 et avait une grande influence à titre de vice-président de la FIFA.

Il a quitté ses fonctions au sein de la FIFA, de la CONCACAF et de son association nationale en 2011, ce qui, en vertu des règlements de la FIFA à l'époque, a mis un terme à toutes les enquêtes du comité d'éthique contre lui.

Warner était un bon ami à avoir dans le monde du soccer.

Kevan Pipe, l'ex-chef responsable de l'exploitation de l'Association canadienne de soccer (ACS), avait donné le crédit à Warner pour l'obtention de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2007, qui était conditionnelle à la construction du BMO Field - le domicile du Toronto FC, dans la MLS.

«Rien de tout ça ne se serait concrétisé sans l'appui complet et indéfectible de Jack Warner, qui a vraiment - selon moi - prouvé sa foi envers le Canada pour atteindre cet objectif, avait lancé Pipe en entrevue en 2007. Tout dépendait de notre capacité à construire ce stade, car le championnnat n'aurait jamais été tenu ici sans ça. Et rien de tout ça ne se serait produit sans l'appui politique de Jack Warner.»

Warner s'est retrouvé au coeur des perquisitions d'un petit groupe d'agents du FBI et de l'Agence américaine du revenu (IRS) au quartier général de la CONCACAF à Miami Beach, en Floride, mercredi matin.

L'organisme qui chapeaute le soccer nord-américain, la CONCACAF, avait avisé l'IRS de malversations en 2012. La CONCACAF, alors installée à New York, n'avait pas payé d'impôts pendant de nombreuses années à l'époque où Warner était le président et l'Américain Chuck Blazer le secrétaire-général.

Warner a quitté ses fonctions en 2011 afin d'éviter les sanctions de la FIFA dans un scandale de corruption qui a éclaté pendant l'élection présidentielle de l'époque. Blazer a quitté en 2013 et a plaidé coupable aux accusations, a révélé le Département de la justice américain par voie de communiqué mercredi.

Le successeur de Warner à la tête de la CONCACAF et au poste de vice-président de la FIFA est nul autre que Jeffrey Webb, des îles Caïmans, qui a été arrêté cette semaine à l'hôtel Baur au Lac de Zurich.

Gosal confiant que le Canada ne sera pas éclaboussé

Le ministre d'État canadien aux sports a déclaré que les procédures judiciaires pour corruption au sein de l'organisme qui chapeaute le soccer international ne terniront pas la Coupe du monde de soccer féminin, qui sera présentée cet été au pays.

Bal Gosal a confié qu'il est confiant que les dirigeants canadiens du soccer ne seront pas touchés par les enquêtes criminelles qui ont éclaboussé les responsables de la FIFA.

Il a déclaré que la Coupe du monde de soccer féminin - qui se mettra en branle le 6 juin à Edmonton - sera marquée par le succès.

Les procureurs suisses ont lancé des procédures judiciaires à propos de malversations notamment dans l'octroi des Coupe du monde de soccer des années 2018 et 2022 mercredi.

Ces déclarations ont été faites quelques heures seulement après que sept dirigeants de la FIFA eurent été arrêtés et 14 autres interrogés dans une enquête distincte des États-Unis pour corruption, en lien avec des ententes commerciales qui auraient été conclues illégalement pendant les années 1990 pour l'organisation de tournois de soccer internationaux.

Gosal a qualifié les allégations de «terribles», mais seulement pour ceux qui oeuvrent au sein de la FIFA.

Il a ajouté que le Canada était un leader mondial en matière de transparence dans le sport, soulignant au passage que le quartier général de l'Agence mondiale antidopage se trouvait à Montréal.

«Je suis très satisfait de la situation du Canada, a-t-il indiqué. Nous avons hâte de présenter la Coupe du monde.»