L'Impact était promis à l'enfer, mercredi soir au stade Azteca, il a plutôt été à deux doigts de réaliser un énorme exploit avec un match nul de 1 à 1 contre Club América. Un but de Nacho Piatti, inscrit en début de match, a longtemps permis aux Montréalais de rêver jusqu'à ce que le poids-lourd mexicain n'égalise à une minute du terme du temps réglementaire.

Malgré tout, le onze montréalais se retrouve en bonne posture dans cette finale de Ligue des champions. Mercredi prochain, au Stade olympique, l'Impact pourrait gagner son billet pour le Mondial des clubs, même en cas de match nul 0 à 0.

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«Nous avons fait un résultat fantastique, mais on sait que le travail n'est pas fini, a lancé Frank Klopas. Je suis fier de l'effort de mon équipe et nous sommes ravis de retourner à la maison devant nos fans. Nous serons prêts pour disputer un match encore meilleur».

«L'Azteca n'est pas un endroit facile pour obtenir un bon résultat, mais nous avons fait ce pour quoi nous étions venus, a ajouté Patrice Bernier. On aurait aimé garder le 1-0, mais 1-1 est aussi un bon résultat et on peut conclure à domicile.»

Un match à l'Azteca comporte donc son lot d'obstacles et de petits objectifs à atteindre. Le premier est de réussir le test des 15 premières minutes pour éviter de revivre le calvaire d'Herediano, battu 6 à 0, en demi-finale. S'il y a bien eu quelques alertes dans la surface montréalaise, c'est plutôt Piatti, au terme d'un beau mouvement collectif, qui a conclu le premier quart d'heure de jeu.

«Nacho a été incroyable. On a encore pu voir qu'il peut changer l'allure d'un match en un instant et le plus on peut lui donner le ballon dans des endroits dangereux, le plus il va aider l'équipe», a commenté Klopas.

Tempo rapide

Surpris, le public mexicain par l'ouverture du score montréalaise? Sans aucun doute, mais, à partir de cet instant, l'évidence pointait vers une grosse réaction d'América. Celle-ci à la pris la forme de multiples tentatives - dont un tir de Ruben Sambueza dévié en corner par Evan Bush - ou de dangereux corners qui ont exposé les soucis de marquage de l'Impact. Tel qu'anticipé, América a constamment dicté un tempo rapide et multiplié les combinaisons dans les derniers mètres montréalais.

Puisque les arbitres font aussi partie du jeu, tel que le veut un vieux proverbe, l'Hondurien Héctor Rodriguez, s'est signalé par quelques décisions très douteuses. Les Mexicains pouvaient contester sa décision de refuser l'égalisation à Darwin Quintero pour un hors-jeu (25e minute). Les Montréalais ont une plainte encore plus valide lorsqu'Osvaldo Martinez, en position de dernier défenseur, a accroché Dominic Oduro (43e). Le traditionnel carton rouge s'est plutôt mué en jaune.

«C'est incroyable que dans une finale, c'est l'arbitre qui dicte le match plutôt que les joueurs. [...] Je ne sais pas comment ça peut être un carton jaune quand un joueur va en un-contre-un contre le gardien adversaire et qu'il est fauché par derrière», a rouspété Klopas.

À la mi-temps, il y a donc eu des soupirs de soulagement des deux côtés. On se rappellera, par exemple, que Piatti a conclu une contre-attaque par une tentative de lob, à la 27e minute, malgré l'option de passe à Oduro.

Tenir le résultat

Il y a des minutes qui semblent s'allonger et des mi-temps qui s'étirent sous l'effet d'un certain cocktail. Parce que l'Impact n'a pas réussi à conserver un minimum de possession, les vagues mexicaines se sont accentuées au fil du temps.

Pour les endiguer, il y a d'abord eu Bush qui s'est interposé à plusieurs reprises. Il y a ensuite eu la maladresse des Dario Benedetto ou d'Oribe Peralta, entré en cours de match. La chance, qui a accompagné les Montréalais dès le jour 1 du Championnat canadien, s'est également matérialisée par un tir de l'excellent Sambueza s'écrasant sur la transversale (67e). Mais l'Impact s'est finalement brûlé quand Peralta a trompé le gardien montréalais de la tête.

Avec un peu plus de lucidité, l'Impact aurait pu tirer un meilleur profit de quelques contre-attaques. La grande faiblesse identifiée chez América, soit un déséquilibre à la perte du ballon avec des joueurs offensifs qui ne participent pas à l'effort défensif, s'est vérifiée à quelques reprises.

Mais si les dernières minutes ont donc laissé de petits regrets dans le camp de l'Impact, beaucoup de ses membres se seraient satisfaits d'un tel résultat, avec un but à l'extérieur. La suite devra probablement se dérouler sans Bush suspendu - l'Impact va faire appel de son carton jaune - et peut-être Laurent Ciman qui a quitté le stade sans pouvoir mettre de poids sur son pied gauche.