Le FC Montréal disputera le premier match de son histoire dans la USL, samedi à 12 h 30 au Stade olympique, contre le Toronto FC II. Dans ce championnat composé de 24 équipes, considéré comme la troisième division, l'entraîneur-chef Philippe Eullaffroy espère trouver le bon équilibre entre le développement des joueurs et l'obtention de résultats satisfaisants.

Q: Quel est l'objectif de cette première saison dans la USL où le FC Montréal n'est pas totalement dans une logique de résultats?

R: Le résultat n'est pas tout, mais à leur âge, en équipe réserve, il est quand même très important. Avec des jeunes en développement, la restriction est que l'on ne peut pas se permettre de gagner sans bien jouer. Car s'il y a des dépisteurs de l'équipe première ou d'ailleurs, on peut gagner un match 1-0 en étant mauvais, mais pas 10. Cela ne donnera pas d'indication sur le niveau des joueurs aux entraîneurs. Mais il faut aussi se rappeler qu'ils sont dans un championnat professionnel mais qu'eux sont encore à la dernière marche avant de le devenir. L'objectif est donc d'accoter le niveau de la USL, de progresser et, si on y parvient rapidement, de faire les séries éliminatoires. Si on est cinquièmes ou sixièmes dans notre conférence, notre but sera atteint.

Q: Quel est le niveau de la USL par rapport à d'autres championnats comme la Premier Development League (PDL)?

R: C'est deux ou trois coches au-dessus. Le défi physique est un tout petit peu plus important, mais ce n'est pas la plus grosse différence. Ce qui change le plus, c'est la qualité technique des joueurs. Quand tu commets une erreur, tu te fais punir immédiatement alors, qu'avant, tu avais une petite marge. Contre Tampa Bay [en match amical], on a fait une toute petite erreur de relance et on a concédé une égalisation. Après la demi-heure de jeu, on commence à être mieux et on rivalise, mais on n'aura que deux occasions de but par match et pas 12, comme avant. La concentration doit aussi être là pendant 90 minutes, ce qui est encore plus difficile quand le défi physique est important.

Q: Est-ce que toutes les filiales des clubs de la MLS ont fait, comme vous, le pari de miser quasi exclusivement sur des joueurs de leur Académie?

R: Pas pour l'instant. Il s'agit d'un mélange de joueurs de leur Académie, d'ex-universitaires et des anciens de la USL, de la NASL ou de la MLS. Toronto a pris un chemin intermédiaire avec quelques joueurs de son Académie et des choix de repêchage. Vancouver a décidé d'encadrer des joueurs de son Académie avec des gars ayant une plus grosse expérience. Mais Seattle, Portland ou Salt Lake City ont fait des essais. Nous, on part du principe que l'on accepte de perdre. On préfère perdre tous nos matchs et avoir deux jeunes qui deviennent professionnels en 2016 plutôt que de tout gagner et qu'aucun ne fasse le saut.

Q: Comment vont se passer les prêts des joueurs de l'Impact vers le FC Montréal?

R: Dans un monde idéal, on saurait, dès le début de la semaine, qui viendrait jouer avec nous. Mais il peut y avoir un blessé de dernière minute ou un joueur qui attend une suspension. L'objectif est de le savoir 48 heures avant pour qu'ils disputent, au moins, le dernier entraînement de la semaine avec nous. On part sur ce schéma-là.

Q: Y a-t-il une limite au nombre de joueurs que l'Impact peut vous prêter?

R: On ne veut pas revenir à l'époque de la Ligue réserve avec cinq joueurs de l'Académie et le reste venant de l'équipe professionnelle. On veut se restreindre à trois ou quatre joueurs, maximum, par match.

Q: Quels sont les joueurs à surveiller?

R: Fabio Morelli est celui qui est le plus proche des professionnels et il s'entraîne d'ailleurs souvent avec eux. C'est un joueur offensif qui est en pleine progression. Marco Dominguez, âgé de 18 ans, est un milieu défensif très solide qui est avec le groupe USL depuis trois ou quatre mois. Chez les plus jeunes, Mitchel Bringolf fait très bien en défense centrale depuis janvier. Ce sera aussi intéressant de voir la progression d'Alessandro Riggi. Il y aura des surprises car le niveau USL va permettre de séparer les enfants des adultes.