Cette fois, l'Impact n'a pas eu le luxe de commencer son analyse de longues semaines à l'avance ou d'espionner son adversaire sur place. Mais en l'espace de 15 jours, les entraîneurs montréalais pensent tout de même avoir bien cerné les forces et les faiblesses d'Alajuelense, leur adversaire de Ligue des champions, mercredi soir.

Le verdict? Le défi sera tout aussi compliqué que face à Pachuca, même si le profil du club costaricain est bien différent. «C'est une équipe qui joue plus au ballon et plus au sol, alors que Pachuca était plus direct sur les côtés, explique Mauro Biello. Ils ont deux attaquants qui sont très mobiles, qui vont chercher le ballon sur les côtés, qui reviennent dans l'axe et qui mettent la pression.»

«La Liga», l'un des surnoms de l'équipe costaricaine, s'est qualifiée pour le dernier carré en ayant le dessus sur DC United. Cette victoire sur la meilleure équipe de la phase de groupe lui a de facto accordé l'avantage de disputer le match retour à domicile. Petite précision: Alajuelense a croisé un adversaire américain en flagrant manque de rythme et coupable d'énormes bourdes défensives lors du match aller.

«Contre DC United, et avec une avance de 5-2 obtenue à l'aller, ils étaient un peu plus bas et ils ont pris moins de risques lors du match retour. C'était un choix tactique, mais on sait que leurs deux attaquants peuvent presser [haut]. Il va falloir être bon et plus efficace avec le ballon en limitant les pertes rapides, souhaite Biello qui, par ailleurs, s'attend à une véritable bataille. «Ça va être physique, c'est une équipe qui n'a pas peur de mettre le pied. C'est quelque chose que l'on voit dans le soccer costaricain. À la Coupe du monde, c'était l'une des équipes les plus physiques et capables de courir pendant 90 minutes à un grand rythme.»

Un club mythique

Fondé en 1919, le club d'Alajuela, une ville située au nord-ouest de la capitale San José, est un habitué de la Ligue des champions.

Il a régné à deux reprises sur la scène continentale, en 1986 et 2004. Il a également participé aux quatre derniers tournois, atteignant déjà le stade des demi-finales l'an dernier.

Avec le Deportivo Saprissa et le CS Herediano, la Liga est aussi l'un des clubs les plus décorés du Costa Rica avec 29 titres de champions. Deux de ses pensionnaires ont participé à l'épopée costaricaine lors du dernier Mondial, soit le gardien Patrick Pemberton - suspendu contre l'Impact - et le défenseur Johnny Acosta.

Malgré des dernières semaines, moins éclatantes sur sa scène nationale - aucune victoire en six matchs - , les hommes d'Oscar Ramirez pointent au troisième rang de l'actuel tournoi d'été. Hier après-midi, ils ont été tenus en échec 0-0 par le CS Uruguay. Offensivement, le danger peut tout de même venir autant des attaquants, Jonathan MacDonald et José Guillermo Ortiz, que des milieux de terrain tels Johan Venegas ou Armando Alonso.

«C'est un 4-3-1-2, un peu comme à l'époque de l'AC Milan avec Kaka en soutien des attaquants, estime Biello. C'est un système qui peut changer selon la situation, mais une chose est certaine, ils ont deux attaquants et des milieux de terrain qui s'ajustent.

«Contre Pachuca, notre plan était de défendre puisqu'on savait que nous avions de bons joueurs de contre-attaque et qu'eux trichaient en transition défensive. Contre Alajuelense, on n'a pas encore finalisé le plan de match, mais il est probable que l'on changera certaines choses. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une bonne équipe.»