Dans la reconquête d'un public qui l'avait fui en 2014, au fil d'une saison aux allures d'encéphalogramme plat, l'Impact a fait une bonne première impression, la semaine dernière à Pachuca.

Sous le regard d'une foule qui devrait frôler les 40 000 spectateurs, ce soir au Stade olympique, le nouvel Impact a maintenant la possibilité de poursuivre son oeuvre de séduction tout en écrivant une grosse page d'histoire. «Les gens se souviennent de 2009 [Santos Laguna]. Là, on a atteint le même objectif, mais si on passe en demi-finale, on aura marqué quelque chose d'autre, a souligné Patrice Bernier. Par rapport à la saison 2015, ça peut être un buzz qui va continuer.»

Les scénarios rêvés de l'Impact sont désormais bien connus. S'il ne perd pas ou s'il ne concède pas un match nul supérieur à 1 à 1, le onze montréalais aura passé l'obstacle mexicain au terme des 90 minutes. Un match nul de 2 à 2 serait plutôt synonyme de prolongation avec, en cas de statu quo, une angoissante séance de tirs au but.

C'est donc à Pachuca que revient la nécessité de faire le jeu et de prendre des risques. «C'est une équipe qui va essayer d'utiliser sa vitesse avec un jeu très direct. C'est ce qu'ils font chaque fois, mais le score dicte aussi ce genre de match puisqu'ils doivent marquer», a lancé Frank Klopas. «Après avoir inscrit deux buts là-bas, ils devront chercher un résultat. Ils vont laisser plus d'espace en arrière, ce qui pourrait être un avantage pour nous», a ajouté Nacho Piatti.

Une bonne défense, mais...

Comme au Mexique, le match devrait largement se dérouler dans la moitié de terrain montréalaise. Connaissant par coeur les forces de Pachuca et la prémisse de départ, l'Impact ne prépare évidemment pas un plan de match aventureux. Hier, les mots «disciplinés» et «match fermé» revenaient dans bon nombre de discours. «Il va falloir être solide, bien en place et ne pas encaisser de but. Si on n'en encaisse pas, on se qualifie. J'espère que ce sera un grand match défensivement», a indiqué Laurent Ciman.

Il n'empêche que l'Impact serait inspiré de ne pas concéder la possession dans les mêmes proportions que la semaine passée. «Avant tout, il faudra être bon avec le ballon. Ils ont eu leurs temps forts quand on a perdu le ballon et qu'ils ont tout de suite pu aller dans notre camp. Si on est bons pour gérer le tempo du match, ce sera à notre avantage», a expliqué Bernier.

Danger sur les ailes

En grande partie grâce à l'apport de l'ailier droit Jürgen Damm, Pachuca a centré à 37 reprises lors du match aller. Outre les coups de pied arrêtés, le danger viendra une nouvelle fois des ailes, ce soir. Mais selon le capitaine montréalais, l'Impact pourrait tout aussi bien insister sur cet aspect du jeu pour faire mal à la défense mexicaine. «On veut isoler nos milieux [extérieurs], Justin Mapp et Dilly Duka, qui sont très forts dans les un contre un. On a vu sur le premier but que, dès que Duka a de l'espace, il peut aller percuter, puis aller marquer.»

Chez les milieux montréalais, Andrés Romero, blessé à une cuisse, s'est encore contenté de faire des exercices physiques, hier après-midi. Il n'est évidemment pas disponible pour le rendez-vous de ce soir.

Les étages supérieurs ouverts

En fin d'après-midi, hier, l'Impact avait dépassé le cap des 31 000 billets vendus. Avec le rythme des derniers jours et la forte possibilité d'attirer plus de 35 000 spectateurs, la direction a décidé d'ouvrir quelques sections supérieures du Stade olympique. «Depuis le match retour, on doit en être à 12 000 ou 13 000 billets vendus, a détaillé le vice-président exécutif aux opérations soccer, Richard Legendre. C'est un rythme exceptionnel.»

En plus de l'enjeu, les nouveaux joueurs montréalais ne boudaient pas leur excitation d'évoluer devant une telle foule. «En faisant un bon résultat et en montrant qu'on était un groupe solide et qui avait envie de gagner, les supporteurs nous suivent, a dit fièrement Bakary Soumare. Cela fait très plaisir, surtout que c'est un premier match ici pour la majorité d'entre nous.»