À les écouter, lui et ses coéquipiers, Marco Di Vaio n'est pas le sauveur, celui qui remettra l'Impact sur les rails après trois défaites consécutives. «Ce n'est pas comme ça, ce ne sont pas un ou deux joueurs qui vont changer les choses», a soutenu l'Italien en évoquant aussi la disponibilité d'Andres Romero.

N'empêche que le joueur désigné italien demeure une variable très importante dans l'équation montréalaise. Et s'il lui sera difficile de faire mieux que sa saison de 20 buts, il n'y a aucune raison de penser qu'il perdra de son influence en 2014. Avec lui, c'est tout le visage de l'équipe qui change.

La bonne entente

CHIFFRE: Le trio Justin Mapp, Patrice Bernier et Felipe a exécuté 52 % des passes décisives à Di Vaio depuis le premier but de l'Italien, en juillet 2012.

La relation entre Di Vaio et Justin Mapp n'a pas toujours été parfaite sur le terrain, mais l'Américain est celui qui lui a fait le plus de passes décisives (cinq, dont quatre l'an dernier) depuis juin 2012. Patrice Bernier (quatre) et Felipe (trois) - ex aequo avec Hassoun Camara - complètent le podium des meilleurs pourvoyeurs. Cette année, la première mi-temps contre les Red Bulls de New York, à la Classique Disney, a déjà permis de revoir la bonne entente entre Di Vaio, Mapp et Felipe. Dans quel état entreprendra-t-il maintenant l'année (demain à Philadelphie) après cinq mois sans véritable match? «Ce n'est jamais facile pour un joueur de ne pas jouer, mais son attitude a été sans reproche à l'entraînement, a jugé Frank Klopas. Il a travaillé extrêmement fort tous les jours.» L'Italien détaille les effets de son inactivité: «Je n'ai jamais passé autant de temps sans jouer de match officiel. La situation est nouvelle pour moi et je dois maintenir la concentration jusqu'au match pour tout donner sur le terrain.»

La dépendance

CHIFFRE: Depuis son premier match en juin 2012, Di Vaio a inscrit 36 % des buts de l'Impact.

C'était l'une des questions brûlantes de la présaison: l'Impact allait-il profiter de la suspension de Di Vaio pour trouver des plans B ou C. Avec une attaque muette depuis 205 minutes et Andrew Wenger qui n'a pas brillé, le bleu-blanc-noir se retrouve plutôt au point de départ. D'ailleurs, comment se passer d'un joueur qui, en 2013, a inscrit un but toutes les 137,3 minutes et qui, à lui seul, a pesé pour 40 % de l'attaque montréalaise? Sans oublier ses cinq buts gagnants... Au-delà de ces chiffres, Klopas a déjà avoué qu'il bâtissait un plan anti-Di Vaio, à Chicago, en demandant à sa défense de jouer très bas. «Les équipes connaissent Marco maintenant, expliquait aussi Patrice Bernier au cours de la semaine. Ce n'est pas comme Jermain Defoe qui arrive et que les gens ne connaissent que de nom. Mais quand Marco est en avant, les défenseurs adverses savent qu'il est comme Henry ou Keane et qu'il n'a pas besoin de beaucoup d'occasions. Ils n'ont pas le droit à l'erreur.»

Un peu plus de profondeur

CHIFFRE: En moyenne, Klopas a effectué son premier changement à la 70e minute. Quatre de ses sept remplacements sont survenus dans le dernier quart d'heure du match.

L'entraîneur de l'Union, John Hackworth, a avoué se préparer à deux schémas tactiques de la part de l'Impact. Le premier demeure le 4-2-3-1 des trois premiers matchs avec Marco Di Vaio à la place d'Andrew Wenger. Le second associe Di Vaio à l'Américain, voire Santiago Gonzalez en attaque. Il est très difficile toutefois d'imaginer la seconde option, surtout que Di Vaio est bien plus performant en évoluant comme une unique pointe. Par ailleurs, son retour, conjugué à celui de Romero, permettra à l'équipe d'avoir des solutions offensives plus importantes sur le banc. «C'est un soulagement de voir le retour d'un vétéran comme [Marco] qui marque autant de buts, a expliqué Troy Perkins. Et avec le retour de Romero, cela va ajouter de la polyvalence pour nous. Ce n'est rien contre les gars qui étaient là avant, sur le terrain. Ils ont fait du travail fantastique et ils continueront à contribuer.»

En chiffres

15

Di Vaio a inscrit 15 de ses 20 buts au stade Saputo, en 2013. Il est d'ailleurs le joueur le plus performant de la MLS devant ses propres partisans.

45

En 2013, Di Vaio a cadré 45 % de ses tirs. Excluant l'ex-attaquant des Whitecaps de Vancouver, Camilo, aucun autre joueur n'a tiré autant que lui (118) ou cadré autant de tentatives (53)

57

Sans Di Vaio, l'Impact est l'équipe qui compte le plus de tirs depuis le début de l'année. Reste que la majorité d'entre eux se sont retrouvés au-dessus du but ou bloqués par un adversaire. Au total, les Montréalais ont quand même cadré sept tirs, en moyenne, par rencontre.

4

Son seul triplé, en saison régulière, est survenu contre l'Union de Philadelphie, le 25 mai 2013. Au total, il a marqué quatre buts en autant de matchs contre cet adversaire.