C'est bien connu, un attaquant a un besoin vital supplémentaire par rapport au reste de l'humanité: celui du but. Par exemple, la satisfaction de Marco Di Vaio n'est pas totale malgré l'excellent début de saison de l'Impact. En dépit de quelques bonnes occasions lors des deux premiers matchs, avec Andrea Pisanu dans le rôle du passeur, l'Italien n'a toujours pas fait trembler les filets.

La faute à pas de chance, croit-il. «J'aimerais faire mieux et j'aimerais marquer des buts. Je suis content pour l'équipe, mais je ne suis pas content pour moi parce que je travaille toujours pour ça.»

Son bilan n'est pas un motif d'inquiétude après deux matchs compliqués à l'extérieur, mais il est clair qu'une grande partie des succès du onze montréalais passera par son efficacité. S'il n'a jamais chiffré son objectif, le plateau des 15 buts serait déjà synonyme de bonne saison. Le premier, qui permet de gonfler la confiance, est généralement le plus difficile à obtenir.

«Les buteurs sont comme ça. Ils vont marquer cinq ou six buts en quatre matchs, puis ne rien avoir pendant quelques rencontres, rappelle l'entraîneur adjoint Philippe Eullaffroy. À partir du moment où il va mettre le pied dans la porte, il partira sur une bonne série.»

Le statut de Di Vaio est d'autant plus important que l'Impact est plutôt mince au niveau des vrais numéros 9 et qu'un schéma à deux attaquants n'a pas été testé depuis le début du camp d'entraînement.

Avant son retour en grâce à Bologne, Di Vaio avait clamé sa préférence pour le rôle de deuxième attaquant qui lui permettait de profiter des espaces crées par son partenaire. Depuis, il a changé son fusil d'épaule en souhaitant évoluer seul en pointe. Ce qui requiert deux styles de jeu totalement différents. Sa protection de balle doit notamment être parfaite pour permettre au bloc de remonter sur le terrain. Selon Eullaffroy, Di Vaio a assez d'expérience et de qualité dans ce domaine pour jouer ce rôle à merveille.

«Il doit être bien dos au but et ne pas perdre le ballon car c'est notre premier point de relance avec Felipe et Davy Arnaud. On lui demande aussi de rester dans l'axe parce que si notre attaquant bouge beaucoup latéralement, on aura quelques problèmes, surtout quand on est loin du but.»

L'a-t-il bien fait lors des deux matchs à Seattle et Portland? «Cela a été intermittent. À chaque fois que l'on a été dangereux, c'est qu'il a bien joué dans ce rôle-là. On recherche le même type d'animation que sur notre but à Seattle», poursuit Eullaffroy.

Pour avoir un peu plus de poids dans la surface adverse, l'Impact ne peut évidemment pas compter que sur Di Vaio. Les milieux de terrain derrière lui doivent rapidement le soutenir en effectuant des courses vers l'avant. C'est d'ailleurs un aspect qui ne donne pas entièrement satisfaction au personnel d'entraîneurs depuis le début de la Classique Disney. Le synchronisme est en cause. «Notre problème est que l'on a du mal à apporter du soutien rapidement. Et si l'on veut que ce soutien arrive, il faut avoir ce point d'ancrage (Di Vaio) pour tenir le ballon. Il faut avoir le bon équilibre entre les deux et un bon timing entre la passe, la conservation et le soutien», analyse Eullaffroy.

Vers une vengeance

Plus besoin d'expliquer à Di Vaio l'importance de la rivalité entre Montréal et Toronto qui reprendra, samedi au Stade olympique. En 2012, les Ontariens avaient gâché ses débuts en l'emportant 3 à 0 au stade Saputo. Il aimerait bien prendre sa revanche tout en confirmant les deux premières victoires. «On est content parce que c'était un problème de gagner à l'extérieur, l'an dernier. Mais ce sera encore plus difficile à la maison parce que l'on devra faire le jeu, se montrer plus fort et plus intelligent avec le ballon», dit l'attaquant.

Surtout, marquera-t-il son premier but? Ses coéquipiers ne doutent pas que cet instant arrivera rapidement. «Marco est un buteur et on sait qu'il marquera sa part de buts, cette saison. Peut-être que cela commencera samedi», espère Arnaud tandis que Pisanu lui a carrément prédit 20 buts, en 2013.