Une équipe californienne qui en chasse une autre, un gardien de but en lice pour le titre de recrue et un joueur montréalais qui a toutes les chances de devenir le nouveau venu de l'année. Après quatre mois d'activités, le temps de décerner les premiers prix est arrivé. Voici nos choix.

L'équipe-surprise

Les Earthquakes de San Jose

Avec 37 points en 19 rencontres, les Earthquakes trônent au sommet de la MLS. Avant même la pause du match des étoiles, les Californiens ont déjà obtenu plus de points que durant toute la saison 2011. Ils ne sont également qu'à quatre buts de leur production offensive de l'an dernier. Chris Wondolowski et ses 14 buts est le symbole de cette équipe, mais il est aujourd'hui mieux entouré. Les Earthquakes ont d'abord ajouté de la vitesse sur les ailes avec le retour de Shea Salinas et le recrutement de Martin Chavez. Ils comptent ensuite sur l'émergence de trois choix des repêchages 2010 et 2011, soit les défenseurs Justin Morrow, Steven Beitashour et le milieu Rafael Baca. En attaque, Steven Lenhart est le bon complément de Wondolowski tandis qu'Alan Gordon, un ancien du Toronto FC, est le remplaçant de luxe par excellence. Le plus difficile pour San Jose sera de maintenir le rythme puisque l'effet de surprise s'estompe tranquillement.

La déception

Le Galaxy de Los Angeles

Le Galaxy occupe peut-être une place qualificative pour les séries - la cinquième et dernière -, mais les 19 premiers matchs ont été une succession de déceptions. Avant de relever la tête en juin, les hommes de Bruce Arena ont même occupé le tout dernier rang avec, comme spécialité, des défaites par un seul but d'écart. Au premier rang des accusés: une défense qui a déjà encaissé plus de buts que l'an dernier. La blessure du défenseur central Omar Gonzalez s'est fait sentir, tout comme l'absence du gardien titulaire Josh Saunders. Depuis le 20 juin, le Galaxy peut toutefois compter sur un sursaut offensif de Robbie Keane (trois buts), de Landon Donovan (quatre buts) et sur une efficacité retrouvée sur les coups de pied arrêtés. Mais après avoir accumulé autant de retard, les Californiens pourront-ils rattraper San Jose, le Real Salt Lake ou Seattle?

La recrue

Ryan Meara

Il est difficile de passer d'un rythme universitaire à celui de la MLS. Non seulement parce que les exigences tactiques, techniques et physiques sont plus importantes, mais aussi parce qu'il n'est pas aisé de faire sa place dans un onze partant. Depuis le début de la saison, plusieurs candidats ont flirté avec ce titre, mais ils ont tous montré la difficulté de s'inscrire dans la durée. En début d'année, les regards se sont tournés vers le milieu gauche du DC United, Nick De Leon. Darren Mattocks, après une brûlure à l'épaule, a commencé à se mettre en marche avec six buts depuis le 26 mai. Pour l'instant, le plus constant a été le gardien des Red Bulls de New York, Ryan Meara, qui a apporté de la stabilité à cette position-clé. Malgré une cascade de blessures au sein du quatuor défensif, Meara a multiplié les arrêts et affiché une énorme confiance pour un gardien de 21 ans.

L'entraîneur

Frank Yallop

Deux entraîneurs se détachent cette saison: Ben Olsen, 35 ans, de DC United, et le Canadien Frank Yallop, des Earthquakes. La progression du club de la capitale américaine était cependant attendue, avec le nouveau contrat de Dwayne De Rosario et le recrutement du joueur désigné Hamdi Salihi. San Jose a amorcé la saison avec peu d'attentes, mais devance les valeurs sûres de la très compétitive Association de l'Ouest. Le plus impressionnant est l'état d'esprit que Yallop a insufflé à ses troupes. Même menés au score, les Earthquakes affichent une sérénité et une force qui leur permettent de renverser les situations difficiles. Ils ont ainsi récemment comblé un retard de deux buts face au Galaxy de Los Angeles. San Jose a d'ailleurs inscrit huit buts après la 84e minute cette saison...

Le joueur par excellence

Chris Wondolowski

Joueur plutôt anonyme lors de son passage à Houston, Wondolowski a fait son entrée dans le classement des buteurs, en 2010, avec 18 buts au compteur. Même si les Earthquakes ont raté les séries l'année suivante, il a confirmé son nouveau statut avec 16 autres buts en 30 rencontres. En 2012, «Wondo» est tout simplement en lice pour battre le record de Roy Lassiter, auteur de 27 buts lors de l'année inaugurale de la MLS. Avec ses 14 réalisations, il fait trembler les filets toutes les 109 minutes cette saison. Véritable poison dans la surface adverse, le Californien n'est pas particulièrement rapide, mais il sait où se placer et comment se défaire du marquage. Son but type? Un centre ou un coup de pied arrêté conclu par une petite déviation. Wondolowski a d'ailleurs été récemment appelé par Jürgen Klinsmann, sélectionneur de l'équipe américaine.

Le nouveau venu

Felipe

Contrairement à la recrue de l'année, nous remettons cet honneur à un joueur qui a déjà évolué chez les professionnels dans un autre championnat. Avec ses huit buts, Saer Sene, du Revolution de la Nouvelle-Angleterre, est un bon candidat, mais sa réussite n'est pas vraiment une surprise. Formé au Paris Saint-Germain, il est ensuite passé par le Bayern Munich comme membre de l'équipe de réserve. Par contre, personne ne s'était enthousiasmé par la mise sous contrat du milieu de l'Impact, Felipe. Or, le Brésilien s'est rapidement fait un nom et une réputation aux quatre coins de la MLS. Détesté par ses adversaires - dont Beckham lui-même -, le numéro 7 est un rouage essentiel de l'attaque de Jesse Marsch. Brimé au niveau créatif et par les tâches défensives dans le 4-4-2 du début de saison, il a largement profité du passage au 4-2-3-1. Aligné derrière l'attaquant, il a, depuis le 26 mai, inscrit deux buts et livré quatre passes décisives. Il a surtout montré une très belle entente avec Marco Di Vaio. Le meilleur est à venir pour le souriant meneur de jeu...