A mille jours du Mondial de football 2014 au Brésil, grèves, retards et recours en justice affectent les travaux dans les stades et aéroports qui recevront des millions de touristes, mais les autorités affirment que tout sera prêt à temps pour organiser «la meilleure Coupe de tous les temps».

Au total, douze stades et treize aéroports des villes hôtes devront être construits ou modernisés d'ici à 2013, date de la Coupe des confédérations, qui servira de répétition générale du Mondial.

Tandis que tous les stades sont déjà en travaux -dont neuf seront prêts dès décembre 2012-, rien n'a encore été fait dans cinq des treize aéroports à moderniser, d'après un bilan diffusé par les autorités mercredi.

A Rio, une grève des ouvriers pour de meilleurs salaires paralyse depuis près de 15 jours la rénovation du stade Maracana où se déroulera probablement la finale du Mondial 2014 et, à Sao Paulo, un recours en justice a suspendu les travaux d'aggrandissement de l'aéroport international, le plus grand du pays, arguant qu'il n'y a pas eu d'appel d'offre.

A Belo Horizonte et Salvador de Bahia, les travailleurs ont croisé les bras à plusieurs reprises pour exiger de meilleurs salaires et conditions de travail.

«Ce n'est qu'avec un travail conjoint (avec les gouvernements des Etats fédérés) que nous aurons les moyens de surmonter tous les défis pour organiser la meilleure Coupe du monde de tous les temps», a déclaré mercredi la ministre du Plan, Miriam Belchior, lors d'une conférence de presse.

La Fédération internationale de football (FIFA) a critiqué à plusieurs  reprises le retard des travaux mais le comité organisateur a dit récemment être convaincu que tout serait prêt en temps voulu.

«Stades et aéroports sont les piliers de cette Coupe du monde», a dit le ministre des Sports, Orlando Silva, soulignant que la question des stades était «une affaire résolue».

Sur les autres fronts, «nous pouvons accélérer le rythme, ce qui nous donne confiance sur les bénéfices que le Mondial laissera à la population», a ajouté le ministre. Il a précisé que le gouvernement surveillera de près les entreprises pour éviter les retards dans l'exécution des projets.

Mais les autorités se heurtent à d'autres difficultés.

Vendredi dernier, le procureur général de la République, Roberto Gurgel, a demandé à la justice de suspendre une loi approuvée par le parlement qui assouplit la procédure pour les travaux du Mondial et des jeux Olympiques de 2016, estimant qu'elle favorisait la corruption.

«La loi ne fixe pas de critères pour identifier travaux, services et achats», a soutenu M. Gurgel, qui considère que son adoption a été «inconstitutionnelle».

Mais le ministre des Sports a défendu la transparence de la procédure des travaux et s'est montré certain que la justice trancherait en faveur de la loi.

«Le Brésil est un pays en démocratie et il existe des décisions judiciaires qui peuvent être contestées, comme ce sera sans aucun doute le cas pour l'aéroport de Sao Paulo (...) notre effort va dans le sens de promouvoir la transparence», a-t-il souligné.

Outre la modernisation des stades et aéroports, les autorités sont en train de lancer d'énormes investissements pour améliorer les transports dans les villes hôtes: Belo Horizonte, Cuiaba, Salvador, Brasilia, Porto Alegre, Recife, Curitiba, Fortaleza, Rio de Janeiro, Manaus, Sao Paulo et Natal.