Autre défaite difficile à encaisser pour l'Impact de Montréal en Caroline dimanche. La différence de classe qui sépare actuellement les Railhawks du onze montréalais ne pouvait être plus évidente qu'en première mi-temps. Plus rapides, plus forts et meilleurs en circulation de balle, les joueurs de Martin Rennie ont offert une belle démonstration d'un style de jeu qu'on souhaiterait entrevoir un jour à Montréal.

L'électrochoc de la semaine dernière n'a donc pas eu l'effet escompté sur le groupe. Malgré un léger regain d'énergie en deuxième mi-temps, les joueurs de l'Impact donnent encore l'impression de ne pas être en mesure d'atteindre la pleine mesure de leur potentiel. Après le match, Nick De Santis ne cachait pas son insatisfaction envers des joueurs qui ne déploient pas assez d'efforts sur le terrain selon lui.

Dans un tel contexte, on peut anticiper de nouvelles arrivées pour relancer l'équipe d'ici à la fin de l'année. Étant donné les résultats médiocres au chapitre du recrutement, pour que ces nouvelles «expériences» donnent l'espoir qu'on bâtit quelque chose pour l'an prochain, il est impératif que le club s'interroge d'abord sur l'identité qu'il veut présenter sur la pelouse une fois le coup d'envoi donné.

On sait qu'on recherche un entraîneur pour la saison prochaine, mais l'Impact a surtout besoin de redéfinir ses valeurs pour clarifier le style de jeu qu'il adoptera.

Un problème répandu

Si les Brésiliens sont reconnus pour leurs dribles, les Espagnols pour leur collectif et les Anglais pour leur jeu direct, le soccer canadien ne possède pas de caractéristiques propres lui permettant de se distinguer. Faute d'avoir une idée claire de ce qu'on veut faire lorsqu'on joue, on cède le contrôle du match à l'adversaire et on jette notre sort entre ses mains.

On n'a qu'à penser à la Coupe du monde féminine, où l'équipe nationale canadienne, en doutant d'elle-même, s'est mise à paniquer avant de s'écraser devant une équipe de France plus assurée.

Bien que la tâche soit colossale à l'échelle nationale, pour un club comme l'Impact de Montréal, il est réaliste de penser que le secteur technique puisse se mettre d'accord sur des principes directeurs autour desquels on articulera la planification des entraînements et les étapes de développement des jeunes joueurs. Les hommes de Nick De Santis ne sont donc pas les seuls concernés. Un club de soccer n'est pas seulement un groupe de professionnels, c'est avant tout un regroupement de plusieurs équipes de catégories différentes.

En mettant sur pied son Académie, l'Impact a posé un geste important qui lui permet de compléter sa structure de club. Or, pour qu'on développe des joueurs de façon cohérente et qu'on ait l'espoir de retrouver des produits locaux au plus haut niveau, l'équipe de l'Impact de Montréal qu'on verra en MLS doit servir de modèle aux équipes des catégories inférieures.

Dès lors, l'objectif principal des équipes filiales et de leurs entraîneurs n'est plus la victoire, mais la formation des futurs porte-couleurs de l'équipe-phare du club. Une philosophie qui s'applique aussi bien à n'importe quel club amateur, soit dit en passant.

Faciliter le travail de l'entraîneur

En résumé, faute de vision à long terme, l'Impact tergiverse et n'avance plus. Une fois le modèle établi, il deviendra beaucoup plus facile pour l'entraîneur d'évaluer le travail nécessaire pour que son équipe évolue comme il le souhaite.

En se concentrant sur la manière de jouer plutôt que sur le résultat, on évite également de prendre des décisions plutôt impulsives. Après la défaite aux mains de la Caroline, on ne serait pas surpris que certains Railhawks soient tombés dans l'oeil des dirigeants montréalais. Il faut toutefois s'interroger sur l'apport que ces joueurs auraient s'ils évoluaient dans un système différent de celui qui sied à l'équipe de Raleigh. Autrement, on risque d'avoir de mauvaises surprises...