C'est plutôt rare qu'un athlète se retire de la compétition avec le sourire aux lèvres. On croit Patrick Leduc sur parole quand il affirme être en paix avec la décision qu'il a prise d'abandonner le soccer.

Le milieu de terrain de l'Impact de Montréal n'a pas versé une larme, ni même démontré un brin d'émotivité dans la voix, mardi, en tirant un trait sur une carrière de 11 saisons dans les rangs professionnels, à l'âge de 33 ans.

«J'ai évité les contacts visuels avec mes parents», s'est-il esclaffé, après s'être adressé à la presse au complexe sportif Bell, en présence d'un imposant parquet de membres de sa famille et de l'organisation de l'Impact, incluant le président Joey Saputo.

«Patrick a été un modèle pour la jeunesse, tant sur le terrain qu'à l'extérieur, a souligné M. Saputo. Il a été fidèle à l'organisation pendant plus de 10 ans, et il a toujours fourni l'effort maximum afin d'aider l'équipe à connaître du succès.»

Le père de deux jeunes enfants, âgés de sept et de quatre ans, a commencé à mûrir sa décision dès la conclusion de la dernière saison. L'opération au genou gauche qu'il a subie en décembre dernier lui a facilité la tâche, lui coupant même le désir d'envisager de jouer ailleurs.

«Je me suis blessé à mon tout dernier match, a-t-il rappelé. Ça devait dire que c'était le moment (de se retirer). Le corps ne suivait plus...»

L'athlète natif de Saint-Lambert, sur la rive-sud de Montréal, a disputé 222 matchs en saison régulière (15 166 minutes), incluant 163 comme partant - le troisième plus haut total de l'histoire de l'Impact. Joueur à caractère défensif, il a réussi 10 buts, en plus d'ajouter 16 passes.

Meilleur souvenir

Leduc a fait partie des formations championnes de l'Impact en 2004 et en 2009, en plus d'aider l'équipe à remporter le championnat canadien Nutrilite en 2008.

«Mon premier championnat en 2004 représente mon plus beau souvenir, a-t-il relevé. Il y avait 13 000 personnes dans les gradins. C'était la plus grosse foule de l'histoire du Centre Claude-Robillard, si je ne me trompe pas. Nous étions une jeune équipe qui avait de la difficulté à battre les Rhinos de Rochester. Nous avons bien joué en finale. J'avais moi-même disputé un de mes meilleurs matchs. J'avais ressenti une grande satisfaction, et c'est la raison pour laquelle ça demeure mon moment le plus mémorable. Je revois les amateurs envahir le terrain à la fin. C'était particulier.»

En 2008, une fracture de stress au pied droit, subie au cours du tour préliminaire de la Ligue des Champions de la CONCACAF, le 27 août, l'a contraint à l'inactivité pendant plus d'un an, lui faisant rater 33 matchs.

Très impliqué dans la communauté, Leduc a toujours eu à coeur son rôle d'ambassadeur du soccer.

«C'est une cause à laquelle je crois énormément et que je vais continuer d'épouser, a-t-il assuré. Dans 10 ans, on va dire qu'il s'en est passé des choses dans les années 2000 et 2010. L'intérêt pour le sport continue d'augmenter, et je vais voir à ce que ça se poursuive.»

Établi à Brossard, en compagnie de sa conjointe, Leduc agira, entre autres, comme entraîneur-cadre au sein de l'Association régionale de la Rive-Sud.