Après deux échecs avec les clubs français de Lyon et Marseille, Hatem Ben Arfa débarque sous forme de prêt à Newcastle, un transfert chez le promu anglais qui n'est pas à proprement parler une promotion pour un joueur dont la carrière a été jusqu'ici jalonnée de bras de fer incessants avec entraîneurs et dirigeants.

A 23 ans, le petit prodige de la fameuse «génération 1987» (avec Benzema, Nasri, Ménez) a encore le temps de rebondir. Mais le doute est permis, Ben Arfa, hormis quelques rares éclairs sur le terrain, n'ayant jusqu'ici fait parler de lui que par ses relations tumultueuses avec sa hiérarchie.

Le dernier épisode en date aura scellé pour de bon son aventure marseillaise débutée en 2008, pour le voir rejoindre un club tout juste remonté en Premier League et aux ambitions bien plus modestes.

Depuis le 12 août, le milieu de l'OM séchait l'entraînement et reprochait aux dirigeants marseillais de lui avoir accordé un bon de sortie avant de se raviser pour tenter de le garder.

Dans une interview au quotidien sportif français l'Equipe, Ben Arfa allait même plus loin, s'estimant traité comme «un paquet de lessive» et se disant prêt «à mettre sa carrière entre parenthèses» plutôt que de continuer à jouer à Marseille.

Une nouvelle fois est apparu au grand jour le caractère ombrageux d'un joueur qui s'était déjà distingué à Lyon (2004-2008) par son comportement individualiste ou sa brouille avec Benzema.

A Marseille, ses clashes à répétition avec l'entraîneur Eric Gerets sont encore dans toutes les mémoires, le plus marquant étant son refus d'entrer en jeu lors du classico PSG-OM, à l'automne 2008. Deux ans plus tard, sa grève de l'entraînement aura de fait acté le point de rupture avec le successeur du Belge, Didier Deschamps.

«Son comportement a été très décevant. Il y a eu une impossibilité de s'entendre et de se mettre d'accord, et de s'épanouir à Marseille», a déclaré vendredi le président de l'OM Jean-Claude Dassier.

«Malheureusement pour Hatem, et ce n'est pas d'aujourd'hui que je le dis - son papa l'a confirmé aussi -, il n'est pas bien conseillé. C'est un bon gamin et quand je dis gamin, c'est un gamin aussi», avait embrayé Deschamps.

L'entraîneur marseillais stigmatisait ainsi l'entourage du joueur, souvent pointé du doigt comme étant responsable de ses dérives. Son père, Kamel Ben Arfa, avait même affirmé lundi, au journal Le Parisien, que son fils était victime d'un «gourou» qui «lui a presque lavé le cerveau» et «lui a conseillé de dire du mal de Didier Deschamps».

Tout cela tombe très mal au moment où, avec l'arrivée de Laurent Blanc au poste de sélectionneur et la reconstruction des Bleus, les portes de l'équipe de France semblaient enfin s'ouvrir.

Son but en Norvège (défaite 2-1), le 11 août, avait nourri les espoirs les plus fous. Mais dès le lendemain, Ben Arfa (8 sélections, 2 buts) se tirait une balle dans le pied en engageant un conflit avec les dirigeants de l'OM.

Résultat: une absence remarquée de la liste pour les deux premiers matches des éliminatoires de l'Euro-2012, contre le Belarus (le 3 septembre au Stade de France) et en Bosnie (le 7 septembre).

Après avoir déjà manqué l'Euro-2008 et le Mondial-2010, Ben Arfa a encore été victime de son tempérament irascible.