Le Soudan se prépare à accueillir mercredi le match décisif pour la qualification au Mondial-2010 de football entre l'Egypte et l'Algérie, après la rencontre samedi au Caire, marquée par des incidents dans la capitale égyptienne mais aussi en Algérie et en France.

Les sélections d'Egypte et d'Algérie sont arrivées dimanche à l'aéroport de Khartoum sous haute surveillance policière en vue du match de mercredi, qui déterminera lequel des deux pays participera au Mondial en Afrique du Sud.

«Soudan-Egypte, même sang», scandaient plus d'une centaine de supporteurs égyptiens survoltés, certains le visage peint, le drapeau égyptien porté aux épaules comme une cape, à l'arrivée des «Pharaons» tard dimanche soir, selon un journaliste de l'AFP présent à l'aéroport.

Un dispositif de haute sécurité était déployé sur les lieux. Des policiers ont eu à calmer les ardeurs de certains supporteurs alors que d'autres membres des forces de l'ordre semblaient amusés par l'exubérance des fans égyptiens.

Une foule moins nombreuse et plus réservée avait accueilli auparavant la sélection algérienne, les «Fennecs».

Lundi, la capitale soudanaise vivait déjà au rythme du match d'appui qui se disputera mercredi dans un stade de 40 000 places, à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, sur la rive occidentale du Nil.

«La sécurité sera assurée comme pour tout match international», a assuré à l'AFP un responsable de la Fédération soudanaise de football, sans autre détail.

La police de la région de Khartoum devait tenir en fin d'après-midi lundi une conférence de presse lors de laquelle elle pourrait détailler les mesures prises pour assurer la sécurité des équipes et des supporters avant, pendant et après le match qui promet d'être âprement disputé.

Pas d'incident en milieu de journée

Aucun incident violent n'était signalé en milieu de journée dans la ville, où les drapeaux algériens et égyptiens ont fait leur apparition sur les étals aux côtés des effigies en étoile du Merreikh et en croissant de lune du Hilal, deux grands clubs soudanais au centre d'une intense rivalité locale.

Jeudi dernier, le bus de l'équipe d'Algérie avait été caillassé à son arrivée au Caire, et trois joueurs avaient été blessés.

Un groupe de jeunes Algériens avait répliqué en attaquant une résidence habitée par des cadres de la cimenterie du groupe égyptien Orascom à M'sila, au Sud-Est d'Alger, selon la presse algérienne.

A la suite de la victoire égyptienne samedi soir, une trentaine de personnes, dont vingt Algériens, avaient été blessées, selon le ministère égyptien de la santé. Un journaliste de l'AFP sur place avait rapporté qu'au moins quatre bus transportant des Algériens avaient été caillassés.

Des incidents se sont également produits en France après le match de samedi.

A Marseille, qui compte une importante communauté algérienne, plusieurs commerces ont été atteints par des projectiles et la vitrine d'un fast-food a été brisée. La façade de la bibliothèque publique de l'Alcazar a aussi été endommagée tandis qu'un policier a été légèrement blessé à la main, selon une source proche de l'enquête policière.

Dans l'optique du match de mercredi, la préfecture de police a annoncé un renforcement des moyens par rapport à samedi, quand 500 policiers avaient été mobilisés.

A Lyon, des supporteurs avaient aussi bloqué des rues du centre-ville, la police faisant usage de flash-ball pour disperser une centaine d'entre eux.

A Grenoble, 17 véhicules avaient été incendiés, des vitres de bus brisées et la circulation perturbée par des «supporteurs».