Les matchs nuls 1-1 signés face à la Roumanie et à la Serbie ne sont pas une bonne opération mathématique dans les éliminatoires à la Coupe du monde 2010, mais l'équipe de France a retrouvé lors de ces deux rencontres de la combativité et un fonds de jeu qu'on ne lui connaissait plus.

Ces deux matchs avaient été précédés par la polémique concernant la remise en cause des compétences du sélectionneur Raymond Domenech par le capitaine Thierry Henry, vendredi dernier à Clairefontaine.

«Il y a eu des explications entre les joueurs et le «coach'. Je pense que c'est logique quand tout ne va pas bien», a confirmé Nicolas Anelka mercredi soir à Belgrade, après le bon nul obtenu à 10 contre 11 face aux Serbes.

«On est partis sur le principe qu'on voulait changer quelque chose et cela s'est vu lors de ces deux matchs. On est satisfaits d'avoir eu cette explication parce qu'on a réussi à développer un meilleur jeu, explique Anelka jeudi dans le journal Le Parisien. On espère maintenant que ça continue. On a eu une discussion, le message est bien passé. Pour la suite, ce sera encore mieux».

Le secteur offensif composé de Henry, André-Pierre Gignac et Anelka, avec à la baguette Yoan Gourcuff, s'était créé une multitude d'occasions franches en première mi-temps face à la Roumanie samedi, au Stade de France. Reconduit face à la Serbie, et même amputé de Gignac rapidement sorti en raison de l'expulsion du gardien Hugo Lloris (13e), il a fait à nouveau sensation mercredi.

Déjà auteur du but face à la Roumanie, Henry a signé face aux Serbes sa 50e réalisation en équipe de France, sur une frappe d'Anelka relâchée par le gardien adverse.

«C'est très satisfaisant d'avoir enchaîné un deuxième bon match de suite. On est conscient qu'on a une bonne équipe avec de bons joueurs», a conclu le meilleur buteur de Premier League avec Chelsea la saison dernière.

Les joueurs ont-ils pris le pouvoir? Influent-ils désormais sur les compositions d'équipe?

Le faible de temps de jeu de Franck Ribéry lors de ces deux rencontres laisse entendre que les Bleus ne sont pas véritablement dépendants de la production du meneur de jeu du Bayern de Munich. Et que peut-être avec un Ribéry en pleine possession de ses moyens, ils seraient encore plus forts.

Lassana Diarra, le demi-défensif du Real Madrid, a fait forte impression et sans doute enterré les espoirs de Patrick Vieira de retrouver sa place chez les Bleus.

Bacary Sagna et Patrice Evra ont tenu leurs rôles de latéraux.

Il reste toujours du travail en charnière centrale. Julien Escudé, buteur contre son camp face à la Roumanie, n'a pas joué mercredi, au Marakana de Belgrade. Mais c'est sur une mésentente entre son successeur Eric Abidal et William Gallas que Nikola Zigic s'est retrouvé seul face à Lloris, allant chercher le penalty de l'ouverture du score et obtenant l'expulsion du gardien lyonnais.

Si la France bat les Iles Féroé pour son prochain match, elle sera sûr de finir au moins deuxième du groupe 7 et d'être donc barragiste. Elle a encore une chance de terminer en tête du groupe et donc d'obtenir sa qualification directe pour l'Afrique du Sud, mais il lui faut compter sur un faux pas des Serbes.

Les Serbes comptent 19 points en tête du groupe 7 contre 15 à la France, 11 à l'Autriche, 9 à la Lituanie et à la Roumanie et 4 aux Iles Féroé.

Les Bleus peuvent faire le plein lors de leurs deux derniers matchs à domicile face aux Féroé et à l'Autriche, les 10 et 14 octobre. Dans le même temps, la Serbie recevra la Roumanie et se rendra en Lituanie. Une victoire suffit aux Serbes pour terminer en tête du groupe.

«Mon 50e but est anecdotique. Il faut retenir que l'équipe a fait un match extraordinaire, a déclaré Henry. Cette équipe a une âme. Mais, sauf scénario catastrophe pour les Serbes, on n'aura pas la première place. On va jouer la deuxième. Peu importe la manière, il faut aller en Coupe du monde».