Les joueurs et le sélectionneur espagnols relativisent la défaite surprise contre les Etats-Unis (0-2), en demi-finale de la Coupe des Confédérations, mercredi à Bloemfontein, et sont déjà tournés vers le Mondial 2010, leur véritable objectif.

La malchance, un adversaire replié, la fatalité et, bien sûr, l'arbitre: les coupables habituels ont été convoqués au procès des champions d'Europe, insipides en première période. Ils se sont ressaisis en seconde, mais la défense américaine a tout paré.

«C'est toujours dur de perdre, lâche Cesc Fabregas, mais on peut toujours tirer du positif d'une défaite. Nous savions que nous ne pouvions pas gagner tout le temps et il y a des jours comme ça, on tire sans arrêt au but, et il y avait toujours une jambe, un cul, pour empêcher la balle de rentrer. Il y a des soirs où le football est contre vous...»

«Un match comme ça, on le perd une fois sur dix, soupire Iker Casillas, le gardien et capitaine, et nous avons eu la malchance que ce soit une demi-finale. Ce n'est pas un excès de confiance. Nous avons eu beaucoup d'occasions, mais ils nous ont tués sur deux erreurs».

Les fautifs à la barre. Joan Capdevila, mystifié par son ex-coéquipier de Villarreal, Jozy Altidore, cherche le vice de procédure: «Je crois qu'il y a contact. Je ne sais pas s'il y a faute ou non», dit-il, peu convaincant.

«L'Espagne a produit du football»

Sergio Ramos, trop gourmand dans sa surface face à Clint Dempsey, plaide coupable: «Je ne l'ai pas vu... Je me suis retrouvé avec le ballon et quand j'ai voulu dégager, je pensais être seul, il m'a devancé...»

La défense appelle également l'arbitre, l'Uruguayen Jorge Larrionda. «Il a oublié un penalty sur Xavi, dit Capdevila, et cela valait une exclusion, cela aurait pu changer le cours du match».

Le sélectionneur, Vicente Del Bosque, préférait philosopher. «C'est juste un accident, dit-il, c'est le football, nos adversaires étaient forts mercredi. Nous sommes des sportifs, nous devons accepter cette défaite, mais notre équipe a de l'avenir, nous sommes en paix avec nous, même après la défaite. Nous essaierons de gagner le prochain match, et de nous qualifier pour la Coupe du monde.»

Fernando Torres, l'attaquant vedette, est sur la même ligne de défense. «Je suis touché par la défaite, explique-t-il, mais il faut aller de l'avant. L'équipe assume avec humilité, exactement comme quand nous gagnions. Cela en dit long sur ce groupe. Avec le temps, on nous parlera de ce que nous avons réussi».

Il évoque la série record de 15 victoires de rang, interrompue par les Etats-Unis.

«Et il vaut mieux que ça arrive ici qu'au Mondial», ajoute Torres, en écho à l'argumentaire développé par Fabio Cannavaro après l'élimination de l'Italie («Ce n'est que la Coupe des Confédérations»).

«Nous avons bien joué et les Américains se contentaient de nous attendre, conclut Xavi, ils défendaient et procédaient par contre-attaques, mais c'est l'Espagne qui a produit du football». Et qui devrait continuer.