La police brésilienne a déclaré mardi détenir des preuves contre le président du comité irlandais olympique (OCI), Patrick Hickey, 71 ans, arrêté et écroué préventivement à Rio pour revente illégale de billets pour les Jeux Rio-2016.

«L'analyse des courriels confirme que le président du OCI, Patrick Hickey, était en contact direct avec Marcus Evans, le directeur de THG (entreprise criminelle, ndlr) pour la vente de billets à des prix très supérieurs au prix officiel», a déclaré l'inspecteur Ricardo Barbosa de Souza lors d'une conférence de presse.

Le 15 août, date de l'arrestation de M. Hickey, la police avait lancé quatre mandats d'arrêt, dont un contre le Britannique Marcus Evans, président du club de football d'Ipswich (2e div. anglaise) et directeur de THG.

«L'OCI recommandait THG pour la vente de billets au public irlandais. Sauf que THG n'a pas été homologué par le comité organisateur. Donc une autre entreprise a été créée, la Pro 10», a expliqué M. Barbosa dans les locaux de la Cité de la police.

«Patrick Hickey et Kevin James Mallon sont à la prison de Bangu 10, en détention préventive. Nous avons 7 fugitifs dont Marcus Evans, le grand mentor du système, qui contrôle THG. Et nous avons confisqué les passeports de trois personnes», a indiqué quant à lui Aloysio Falcão, commissaire de la Police civile de Rio.

Dimanche, jour de la clôture des JO de Rio, la police avait perquisitionné les locaux du Comité olympique irlandais. Kevin Kilty, chef de mission de la délégation irlandaise, Dermot Henihan et Stephen Martin s'étaient vus confisquer leurs passeports pour les empêcher de quitter le pays.

M.Henihan a été interrogé mardi à la Cité de la police. Kevin Kitly et Stephen Martin seront interrogés jeudi.

L'affaire a débuté le 5 août, jour de l'ouverture des JO, avec l'arrestation par la police brésilienne de l'Irlandais Kevin James Mallon et de dix Brésiliens qui écoulaient des sésames olympiques achetés avec des cartes de crédit piratées.

M. Mallon est l'un des dirigeants de l'entreprise THG Sports, qui était autorisée à revendre des billets pour les JO de Londres-2012 et Sotchi-2014, mais pas pour ceux de Rio-2016.

Le trafic a généré une recette «d'au moins 10 millions de réais (2,8 millions d'euros). La valeur faciale des tickets saisis est de 626 000 réais, mais ils étaient revendus jusqu'à 30 fois leur prix», avait indiqué Ricardo Barbosa, de l'unité anti-fraudes de la police de Rio.