Ce n'est vraiment pas la saison des gardiens. Brodeur, Nabokov, Luongo, Fleury, Lehtonen, DiPietro, Leclaire, Ward qui se retrouvent sur la touche.

Théodore, Garon, Vokoun, Huet, Labarbera et Gerber qui perdent momentanément -certains de façon permanente- leur poste de numéro un.

Un autre gardien est en difficulté: Ilya Bryzgalov, des Coyotes de Phoenix, qui a perdu ses six derniers matchs après un solide début de saison. Son auxiliaire Mikael Tellqvist a pris la relève depuis quelques matchs. L'analyse de la situation dans le quotidien Arizona Republic.

Par ailleurs, l'entraîneur des gardiens chez les Flames de Calgary, David Marcoux, propose des solutions pour réduire le nombre de blessures chez les gardiens sur le site de CBC.

Je profite de l'occasion pour partager avec vous un message que m'a envoyé l'entraîneur de gardiens André Lebrun en réaction à ma série d'article sur l'utilisation des gardiens. Il est bien placé pour commenter puisqu'il a longtemps travaillé avec le Wild à  l'époque où l'équipe pratiquait une alternance systématique avec ses gardiens.

Je ne t'apprends rien en te disant que certains gardiens de but veulent trop en faire et ce pour de multiples raisons...dont la financière. Les carrières dépendent des performances et de celles-ci résultent les « bons » contrats. Quelquefois, certains ont tendance à pousser un peu fort sur la machine. Malheureusement, ce que des joueurs de hockey et très souvent des gardiens de but oublient c'est que leur outil de travail est leur corps...merveilleuse machine s'il en est. Et comme toutes les machines connues, il peut s'user ou se briser (physiquement, mentalement) s'il est trop ou mal utilisé. C'est la loi de la nature.

Par ailleurs, les équipes, et elles ont raison de le faire, misent généralement sur un gardien numéro un qu'elles paient en conséquence...et donc qu'elles utilisent ou veulent utiliser le plus souvent possible. C'est ce que nous pourrions appeler le rendement sur investissement !

Dans les deux cas, la question fondamentale que tout directeur-général et son équipe d'entraîneurs doivent se poser est la suivante : vise-t-on le court ou le long terme...c'est-à-dire la victoire absolument nécessaire à tous les soirs ou la présence (et une victoire éventuelle) dans les séries de fin de saison. De par leur travail, « ces hommes de hockey » sont à même de constater quotidiennement le rendement (et très souvent les états d'âme) de leurs « machines » humaines. C'est ainsi qu'ils doseront et varieront les entraînements et leurs différentes formes. Ils accorderont un congé d'entraînement sur glace ou convoqueront les gardiens à une ou des sessions (individuelles) de visionnement ou les inviteront à passer un peu plus de temps chez le physiothérapeute ou leur conseilleront de rester à la maison et de faire ce qu'ils n'ont pas l'habitude de faire...et pourquoi pas ne pas simplement s'amuser à des jeux vidéo! Il n'est pas nécessaire d'en rajouter sur l'importance d'établir une saine relation entre l'entraîneur-chef et « son » gardien numéro un. Et que dire de celle entre les gardiens et leur entraîneur, ce grand observateur qui doit être toujours à l'écoute (mais sans complaisance) et qui joue souvent le rôle de « psy », de « conseiller du coeur », de professeur et que sais-je !

La conclusion est évidente. Il faut trouver les moyens de faire fonctionner ces deux données objectives en complémentarité. Un partage du travail s'impose compte tenu de la longueur de la saison. La formule 75%-25% m'apparaît comme une formule « équilibrée » qui respecte les besoins et objectifs de tous. Il faut toutefois se rappeler que ce partage n'est pas nécessairement coulé dans le béton, qu'il doit s'exercer avec doigté et dans un climat de respect et d'ouverture et qu'il doit tenir compte, dans son application,  d'une foule de facteurs comme l'âge, l'état de santé (physique, mentale), l'expérience, les performances antérieures, les voyages, les matchs « rapprochés », les équipes adverses. C'est là tout un défi pour les dirigeants...mais quel beau défi! Rappelons-nous qu'un feu d'artifices est toujours coloré et spectaculaire...mais ne comble jamais totalement parce qu'il ne dure pas longtemps!    

 Pour conclure, veuillez noter que Roberto Luongo a déjà recommencé à patiner légèrement selon le Vancouver Sun.