J'adore correspondre avec Georges Larivière, l'un des plus brillants spécialistes de hockey au pays, professeur honoraire en Éducation physique à l'Université de Montréal, entraîneur avec l'équipe nationale junior au début des années 80, récipiendaire en 1986 du trophée Gordon Juckes remis par Hockey Canada pour sa contribution exceptionnelle au développement du hockey amateur au Canada, membre du Temple de la renommée de la Fédération québécoise de hockey sur glace, conférencier en Amérique du Nord comme en Europe, bref, un Monsieur.

Voici  quelques observations qu'il veut bien partager sur ce blogue à la veille des séries. Elles permettront peut-être à certains d'analyser le travail des entraîneurs de façon différente.

" Il est évident que les matchs du calendrier régulier et ceux de

la Coupe Stanley ont des exigences de performance très différentes, dit-il.

(Saison régulière)

   - Le rôle du coach est important, mais non déterminant.

- L'entraîneur se concentre essentiellement sur son équipe.

- Très peu d'ajustements de tactique collective ou de système de jeu en situation de match. Il est davantage un gestionnaire d'équipe.

- Les joueurs dosent leurs efforts en fonction d'objectifs personnels.

- En cas d'erreur, on peut se reprendre. La saison est longue .

- Les joueurs ont une large liberté de manoeuvre en vue d'atteindre les objectifs.

- La performance collective est analysée en différé.

(Séries éliminatoires)

- Le rôle du coach pendant le match revêt une importance

capitale car ses décisions reflètent ses intentions tactiques face au

public et aux adversaires.

- La qualité des observations des entraîneurs, quoique

souvent très appropriée, n'est pas toujours adéquate, mais

déterminante sur l'issue du match.

- Le rendement des joueurs et la performance collective

sont analysés en direct, instantanément.

- Les ajustements tactiques en situation de match

doivent se faire très rapidement.

- Les objectifs collectifs priment.

- Le match est révélateur de l'habileté des joueurs et

de leur désir de se transcender.

- Il n'y a pas de lendemain.

- Les statistiques individuelles et les résultats des

matchs en saison ont leurs limites.

- Les spectateurs, les médias, les entraîneurs émettent

des messages qui agissent de manière complexe sur la

structure psychologique des joueurs.

- La production de l'équipe dépend en grande partie de

la capacité des joueurs à faire face à l'adversité, à

leur attitude de solidarité et d'abnégation dans les moments difficiles."

En bref, Georges Larivière affirme que le rôle de l'entraîneur est crucial en séries éliminatoires et qu'un coach qui ne gagne jamais en séries peut être révélateur d'un manque de compétences.

Georges Larivière m'a aussi confié qu'il aimait bien l'utilisation qu'avait fait Bob Gainey de Georges Laraque dans le premier match, mais qu'il aurait souhaité voir cette stratégie adoptée lorsqu'il restait quelques matchs à jouer en saison régulière, de façon à permettre au Canadien de peaufiner sa nouvelle stratégie.