Comment faire pour secouer des juges qui s'obstinent à vous placer au quatrième rang? C'est la question qui tiraillait Élise Marcotte et Marie-Pier Boudreau-Gagnon lundi à Londres à l'issue du programme libre, la seconde et dernière étape avant la finale mardi.

Malgré les rires et les applaudissements de la foule, leur numéro n'a pas permis aux Québécoises de s'emparer de la troisième position, toujours occupée par les Espagnoles Ona Carbonell Ballestero et Andrea Fuentes Fache.

«Que voulez-vous que je fasse avec les juges?», s'est exclamée l'entraineuse-chef Julie Sauvé, après leur performance qu'elle a qualifiée de «parfaite».

Le tandem s'est démarqué avec une chorégraphie éclatée et loufoque pendant laquelle Élise Marcotte a fait mine de frapper la tête de sa collègue, au grand plaisir des spectateurs. Les filles, qui nagent ensemble depuis janvier 2011, espéraient récolter de précieux points pour la valeur artistique du programme inspiré du Cirque du Soleil.

Elles ont augmenté leur résultat, en obtenant 94,750 points pour un total de 189,250. Mais les autres sirènes au sommet du classement aussi. Après les deux premières rondes, les Russes Natalia Ishchenko et Svetlana Romashina, et les Chinoises Huang Xuechen et Liu Ou trônent toujours en première et seconde position respectivement.

Pour Élise et Marie-Pier, arracher le troisième rang aux Espagnoles, qui ont présenté une sorte de tango aquatique lundi, n'est pas une mission impossible. D'autant plus qu'elles refont le même numéro mardi.

«On est un des duos qui enchainent le plus de figures une à la suite de l'autre, déclare Marie-Pier Boudreau-Gagnon, 29 ans, originaire du Bas-Saint-Laurent. Les juges vont peut-être mieux reconnaître le niveau de difficulté la seconde fois.»

En tout cas, les deux grandes amies n'aiment pas passer inaperçues auprès d'eux. Elles ont nagé sur du Metallica aux championnats mondiaux de 2011 à Shanghai, où elles s'étaient classées quatrième.

«On leur a prouvé qu'on était polyvalentes», souligne Marie-Pier, qui en est à ses derniers Jeux.

L'entraineuse Julie Sauvé ne s'expliquait pas la seconde position des Chinoises, dont la performance était un brin figée alors que les qualités artistiques comptaient pour la moitié de la note. Et les Russes, qui interprétaient des poupées mécaniques, répétaient trop les mêmes figures à son goût.

«Je vais essayer de voir ce qu'on peut améliorer», dit la vétérane de sept jeux olympiques.

Si la médaille de bronze glisse entre les doigts des Québécoises mardi, Marie-Pier espère au moins qu'elles auront mis la table pour la formation canadienne au programme technique de jeudi. «Je suis convaincue qu'on va accéder au podium en duo ou en équipe», dit la médaillée de bronze en combo aux championnats mondiaux de 2011.