On aurait pu croire qu'une longue journée de bavardage entre la Ligue nationale de hockey et l'Association des joueurs allait pouvoir mener à un semblant de rapprochement, mercredi, à New York. Erreur.

Quand Bill Daly, le numéro deux du circuit, s'est finalement présenté aux médias mercredi soir, à l'arrière des bureaux de la LNH, ce fut plutôt pour y aller de cette phrase plutôt rabat-joie: «Je ne crois pas qu'on a fait beaucoup de progrès.»

Ainsi s'est terminée une autre journée de discussions dans le monde merveilleux de la LNH. Des pourparlers qui n'ont mené nulle part. Oui, messieurs Gary Bettman et Donald Fehr y étaient. Oui, les deux groupes ont jasé pendant de longues heures, quittant la salle de réunion vers 19h. Mais au final, le résultat fut un peu comme un mauvais match Canadien-Sénateurs du mois de janvier: pénible et sans saveur.

Ce qui veut dire que les deux camps n'ont pas fait de chemin en vue de mettre fin à ce lock-out qui dure depuis un mois. Personne n'a vraiment abordé la question cruciale de ce conflit, celle du partage des revenus. Il a été question d'assurances, des frais de santé, de la sécurité des joueurs... mais rien sur les revenus. Rien.

Les deux parties vont remettre ça jeudi, à Manhattan, avec la possibilité d'étirer les discussions jusqu'à vendredi, si tout se passe bien.

Une nouvelle proposition des joueurs?

Bill Daly, comme plusieurs, trouve que ça commence à faire.

«Différentes sources nous disent que les joueurs travaillent sur une nouvelle proposition, de nouvelles idées... on aimerait savoir quelles sont ces nouvelles idées et cette nouvelle proposition», a déclaré l'adjoint au commissaire Bettman mercredi soir.

Doit-on donc en conclure que les discussions sont au point mort, que rien ne va plus? Steve Fehr, le numéro deux du syndicat des joueurs, n'est pas d'accord. «Nous sommes toujours en communication», a-t-il tenu à faire remarquer, avec plus ou moins d'optimisme.

Mais, pendant ce temps, le public voit une querelle qui semble sans issue, et qui a déjà amputé une partie du calendrier régulier qui devait s'amorcer jeudi. Selon Bill Daly, les propriétaires de la Ligue nationale vont perdre 140 millions de dollars à cause des matchs annulés jusqu'au 24 octobre, pour un total de quelque 240 millions de pertes si l'on tient compte de l'annulation du calendrier préparatoire.

Selon Daly, il faudra un rapide revirement de situation pour éviter l'annulation supplémentaire d'autres rencontres du calendrier régulier. «Nous avons encore une certaine marge de manoeuvre, nous avons encore un peu de temps avant de devoir penser à ça», a-t-il fait savoir.

Ajoutons aussi que les joueurs ont subi un échec mercredi. Pas à New York, mais bien en Alberta, où leur cause a été rejetée par la Commission des normes du travail.

«Une décision un peu étrange et une victoire pour la ligue, a commenté Steve Fehr. Ce qu'il faut en déduire, c'est que (la Commission) n'a pas voulu se mêler de notre conflit.»

Quelle sera la stratégie des joueurs?

Que vont faire les joueurs maintenant? Vont-ils se pointer ici jeudi matin avec une nouvelle proposition, comme le souhaite la LNH? Vont-ils, comme leur représentant Don Fehr l'a laissé sous-entendre à au moins deux reprises récemment, exiger l'abolition pure et simple du plafond salarial?

Aux yeux de Bill Daly, ce serait là une très mauvaise stratégie.

«Je peux vous l'assurer, s'ils nous arrivent avec une telle proposition, ça ne va pas leur permettre de retourner sur la glace de sitôt», a-t-il lancé, avec un brin de feu dans les yeux. En attendant, les discussions vont se poursuivre jeudi à New York. Gary Bettman ainsi que Donald Fehr devraient y prendre part. Reste à voir si le résultat sera plus heureux que celui de mercredi soir.