«Ceux qui ont des bracelets rouges, vous devrez avoir le sourire. Vous n'entrerez pas si vous ne souriez pas!»

C'est ce qu'a lancé un des bénévoles affectés à l'entrée du Centre sportif Benoît-Lévesque de Roberval, mardi matin, aux nombreux enfants qui s'apprêtaient à assister à la séance d'entraînement matinale du Canadien de Montréal. Celle-ci avait lieu quelques heures avant le match préparatoire contre les Sabres de Buffalo de mardi soir.Les enfants en question n'ont pas eu de difficulté à trouver le sourire. Ils étaient heureux d'avoir remporté l'un des billets ayant fait l'objet de tirages dans les différentes écoles de la ville, et ainsi mérité le privilège de voir les joueurs du bleu-blanc-rouge en chair et en os. Privilège obtenu parce que Roberval a remporté le concours «Hockeyville 2008».

L'entraînement a eu lieu devant des gradins remplis, la majorité des 1000 personnes présentes étant des enfants et des adolescents. Ils ont crié à tue-tête dès qu'ils ont vu le premier joueur tricolore poser le patin sur la glace. Ils ont scandé «Guy! Guy! Guy!» quand ils ont vu l'entraîneur du Canadien, puis «Go Habs, Go!» un peu plus tard. Et ils ont chanté «Ohé! Ohé! Ohé!» pendant que les joueurs profitaient d'une petite pause et écoutaient les instructions des entraîneurs au tableau.

Les jeunes Alexandre Caron, Yohan Tremblay, Pierre-Alexis Gauthier et René-Serge Cleary avaient le sourire aux lèvres, eux aussi. C'était la première fois qu'ils voyaient les joueurs du Canadien autrement qu'à la télé.

«C'est impressionnant de les voir en personne», a dit Pierre-Alain Gauthier.

«Ils sont plus gros et plus grands qu'à la télé», a affirmé Alexandre Caron.

«Je suis content d'avoir vu Steve Bégin en vrai», a indiqué Yohan Tremblay.

«C'était bien de les voir s'entraîner comme s'ils jouaient une vraie partie», a noté René-Serge Cleary.

Guy Carbonneau, à l'instar de Lindy Ruff, l'entraîneur des Sabres, a souligné que puisque la majorité des hockeyeurs professionnels viennent de petites villes - canadiennes, américaines ou européennes - ils savent ce que signifie un événement du genre pour les Robervalois.

«Au départ, quand tu apprends que tu dois venir aussi loin pour jouer un match de hockey, ce n'est pas la chose la plus amusante, a reconnu Carbonneau, après la séance d'entraînement des siens. Mais quand tu vois ce que ça signifie pour les gens de la place, tu apprécies des moments du genre.»

«Je viens de Warburg, en Alberta, un village qui comptait 400 habitants quand j'étais là, a raconté Ruff. Quand on a vu, à notre arrivée en ville, tous ces enfants qui attendaient l'arrivée du Canadien, on a décidé de s'arrêter et d'aller leur dire bonjour. Nos joueurs francophones sont allés les rencontrer. Les gars ont bien aimé l'expérience. Ils sont contents de voir la réaction des gens, qui n'ont jamais eu droit à une telle opportunité de voir des joueurs de la LNH.

«Pour bien de nos joueurs, c'est un retour aux sources, a ajouté Ruff. Même si on commence à avoir des gars qui sont si jeunes qu'ils n'ont jamais joué dans des petits bâtiments du genre.»

Marc Denis, le gardien du Canadien, en était un autre qui avait le sourire facile, mardi. L'ancien des Saguenéens de Chicoutimi s'apprêtait à obtenir un premier départ en carrière dans l'uniforme du Canadien, en soirée, contre les Sabres.

«C'est juste un match hors-concours, mais c'est quand même un match qui a un enjeu particulier pour moi», a souligné Denis, qui tentera de ravir le poste de gardien numéro 2 du Canadien à Jaroslav Halak au cours du camp d'entraînement.

«En fait, la journée d'aujourd'hui au complet est spéciale pour moi. J'ai déjà patiné dans cet aréna à plusieurs reprises, je passe mes étés dans la région depuis plusieurs années. Les gens d'ici ont toujours été derrière moi - c'était vrai quand j'étais avec le Lightning de Tampa Bay, et ça l'est encore depuis que je suis avec le Canadien, je l'ai constaté cet été.

«Ce premier départ dans l'uniforme du Canadien revêt un cachet particulier pour moi, et le fait qu'il ait lieu ici, c'est spécial et c'est un honneur. Le fait d'être ici avec mes coéquipiers, que les Sabres soient ici aussi, et que les gens de la région puissent profiter d'un événement comme celui-ci, je suis d'autant plus fier d'en faire partie.»