Alex Chiasson et Jonathan Marchessault ont grandi ensemble. À l'âge de 5 ans, Chiasson a déménagé à Saint-Augustin, où il vivait « à 5 minutes de vélo » de Marchessault. Les deux ont joué l'un contre l'autre tout jeunes, puis ensemble à partir du niveau Atome AA.

Aujourd'hui, les amis de longue date s'affrontent en finale de la Coupe Stanley. « Je regardais les photos ensemble d'il y a quelques années, a dit Chiasson. On jouait au hockey dehors devant sa maison, sur la patinoire extérieure. Des moments comme ça avec Jon, j'en ai des millions. On a grandi ensemble, on est allés à l'école ensemble, on a joué notre hockey mineur ensemble. »

« S'affronter en finale de la Coupe Stanley, c'est spécial. »

Il y a quelques jours, il y a eu un échange de textos entre les deux, question de partager ce moment de bonheur. « Je ne peux pas être plus heureux pour un gars comme Alex, de voir où il est rendu, a dit Marchessault. De s'affronter pour la Coupe Stanley, c'est une grande fierté pour nous. Nos amis à Québec nous regardent, tout le monde est fier. Mais sur la glace, le désir de gagner est plus fort, c'est pareil pour lui. »

Chiasson pense la même chose : « Je le connais comme mon frère. Je sais qu'il veut gagner. L'été, on joue ensemble et il déteste perdre. Comme je déteste perdre. »

Évidemment, l'inévitable question, ont-ils convenu de mettre leur amitié sur la glace le temps d'une finale de la Coupe Stanley ? « On n'a pas échangé là-dessus, mais c'est assez clair », dit Chiasson en riant.

Rassurez-vous, il affirme que quand tout sera terminé, les deux redeviendront amis. « Peu importe le résultat, notre amitié va rester pour toujours. »

FLEURY, LE FAVORI

Marc-André Fleury est présentement le favori pour gagner le trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence des séries. Avant le premier match de la finale, sa moyenne s'établissait à 1,68, son efficacité à ,947. Au risque de se répéter, c'est la meilleure efficacité de l'histoire pour un gardien ayant joué 15 matchs en séries.

« Forcément, il est le favori, selon Pierre-Édouard Bellemare. Pas juste pour ce qu'il fait, mais pour la personne qu'il est. C'est notre modèle. Tu te retrouves avec un joueur qui a réalisé autant de choses dans sa carrière et qui, tous les matins, arrive sur la glace et il est comme un enfant à Noël. Tu es obligé de suivre et tu ne peux pas laisser ta tête enfler. »

Fleury est conscient de la richesse de son palmarès, mais il parle avec un certain détachement de ses trois bagues de la Coupe Stanley. Une a été acquise entièrement par Matt Murray, et la saison dernière, Fleury a été relégué au rôle d'adjoint en finale de l'Est.

« J'adore être sur la glace, dit simplement le gardien. Quand tu es sur le banc, ce n'est pas la même chose. Je suis content que cette équipe-là m'ait donné cette chance. »

Avec les Golden Knights, il est devenu l'exemple à suivre, d'abord par son jeu, mais aussi par son légendaire sourire, son implication avec les jeunes, son calme, sa manie de frotter les poteaux « comme le faisait Patrick Roy ».

« J'essaie avec mon attitude de pouvoir les relaxer. Je sais que quand je suis relaxe et que je m'amuse, c'est là que je joue le mieux. »

UNE RENCONTRE DÉTERMINANTE

Alexander Ovechkin disait un peu plus tôt cette saison qu'il échangerait sans hésiter ses sept trophées Maurice-Richard contre une seule Coupe Stanley. Ça illustre la complexité de la situation d'Ovechkin : peut-il être considéré comme l'un des meilleurs joueurs de tous les temps, même si son nom n'est nulle part sur la Coupe Stanley ?

Pour Lars Eller, c'est une question injuste. « Ça reste un sport d'équipe. Tu as besoin de tout le monde pour gagner. Il a été le meilleur marqueur de la LNH, mais si l'équipe autour de toi ne finit pas le boulot, ça se sert à rien. On ne peut pas le juger en raison des succès de l'équipe, car il faut tenir compte de l'équipe. C'est deux choses différentes à mes yeux. »

L'entraîneur-chef des Capitals, Barry Trotz, s'est mis en tête de régler le débat une fois pour toutes en procurant à Ovechkin sa Coupe, après 13 saisons à Washington. Un processus qui est né cet été lorsqu'il s'est rendu en Russie.

« Nous avons parlé de croissance. Tu ne peux pas être un joueur unidimensionnel dans cette ligue. Ovechkin est l'un des meilleurs marqueurs de l'histoire, son tir est fantastique, il joue de manière robuste.

« Mais nous avons parlé d'autres manières d'être efficace, les petits détails inestimables, comme changer la manière de s'entraîner avec l'âge. Il devait faire toutes ces petites choses, il les a faites, et il a montré la voie à suivre dès le début du camp d'entraînement. »

Avant la finale, Ovechkin comptait 22 points, dont 12 buts, en 19 matchs. « Je sens qu'il joue librement. Il est en mission », selon Trotz.